On s'éloigne peu à peu des vacances de la Toussaint, il est donc l'heure de se mater quelques films d'horreur, moi qui aime le fantastique, mais pas spécialement l'horrifique.
Cette année, je porte mon dévolu sur les adaptations de ça. Non pas que j'aime les histoires de clowns. Non pas que j'aime les films d'horreur. Nan, moi j'aime les histoires de bande de potes en été. Nous ne sommes pas les mêmes.
Le It de 2017, soyons honnête, n'est pas meilleur que le téléfilm de 1990, en dépit de ses qualités plus présentes. C'est paradoxal non?
En effet, le téléfilm, que j'ai visionné la veille au préalable, était assez somnolant, en dépit de qqs moments bien menés et un clown assez charismatique. Il avait une identité plutôt affirmée, mais d'importants problèmes de rythmes.
Ici, c'est l'inverse. La narration linéaire de la version de 2017 règle le côté très chiant de la première adaptation. Le seul défaut à ça pourrait être que le film ne sait pas prendre le temps contrairement à l'autre. Où sont passés les moments fédérateurs dans la rivière par exemple?
Autre défaut du fait de la perte de la narration chaotique, on s'attache moins aux personnages, qui bénéficiaient d'un meilleur développement lorsqu'on côtoyait les deux versions de chacun, à la manière d'un épisode de Cold Case.
Au-delà de la partie rythmique, le ça de 2017 bénéficie de couleurs plutôt sympas et d'acteurs attachants, à défaut de camper des héros vraiment identifiables. Seuls les personnages de Bill et Beverly sont réellement mis en avant, perdant ainsi l'intelligence d'une narration en chorale où les 7 avaient tous une vraie place et identité. Le travail effectué autour de la rencontre entre Ben, Bill et Eddie dans le téléfilm de 1990 m'a paru bien plus intéressant avec le recul.
D'ailleurs, le traitement de Ben est un point noir du film de 2017, se perdant dans un ersatz de petit gros façon Goonies par moment. Celui de 1990 me paraissait bien plus équilibré et pertinent dans son traitement.
S'il faut attribuer un bon point à la version de 2017, c'est sans doute l'aspect horrifique déjà plus présent par rapport à la version de 1990. La disparition de Georgie est un peu plus visuelle, juste ce qu'il faut. Gripsou est plus effrayant, plus sanglant. Il perd en charisme ce qu'il gagne en frayeur. Néanmoins, reste à voir si globalement, on gagne au change. A titre personnel, je trouve que ni la présence de Bill Skarsgard, ni sa voix française, ne permettent d'atteindre le cynisme et la cruauté profonde du Gripsou de 1990.
Autre point relativement positif, le gang des bullies me parait déjà plus réaliste, avec un harceleur en chef à la tête à claque assez bien trouvé. D'une manière générale, le film est souvent attiré par le teen movie sans trop y tomber non plus dans ses rapports entre ados, et je respecte cet équilibre vu le contexte cinématographique de sortie (bon évidemment on échappe pas aux balades en vélo)
Mon gros reproche résidera donc plutôt dans l'absence d'une véritable identité au film. Les mécaniques des films d'horreur du 21ème siècle sont bien présentes, trop peut-être. Le film reste aseptisé, les héros, sans réelle identité marquante. La narration chaotique du téléfilm de 1990 avait au moins le mérite de pouvoir creuser ses personnages. Ceux-ci étaient alors plus ambigus, possédaient un rapport amical différent selon la personne. Ils étaient en fin de compte plus vivant, au milieu d'un téléfilm assez mort, il faut le reconnaitre.
Par conséquent, j'ai quand même une petite préférence pour la vieille version et son charme, que ce ça de 2017 ne parvient pas à dépasser malgré des qualités présentes ici et absentes en 1990. Il ne suffit pas d'endosser le costume du classique film d'horreur grand public du 21ème siècle pour réussir à dépasser la léthargie d'il y a trois décennies.