It est de retour...et fracasse tout

Ça est de retour ! Depuis un an et la première image de Bill Skarsgård en clown tueur et qui est devenu le film d'horreur le plus lucratif de tous les temps, record détenu par L'Exorciste. Tiens c'est assez étonnant dans la mesure où quelques mois plus tôt c'était Get Out qui était à l'honneur. Mais est-il aussi génial que les critiques et le public le prétendent, ben ouais. Ce film est quand même bien fait.

De Maman au Joker

A la réalisation, on a Andrés Muschietti , le réalisateur de Mama, un film d'horreur que je n'ai pas vu mais qui a lui aussi une bonne réputation. Il a été choisi en remplacement de Cary Joji Fukunaga dans la mesure où les studios voulaient faire le film pour des raisons commerciales. Ouais, dit comme ça cela n'annonce pas que des bonnes choses (enfin, c'est selon, il y a des films faits pour l'argent et qui sont bien). Malgré tout, on a un film bien plus délirant visuellement que les téléfilms. Tiens parlons de ça justement. Oui, le film est mieux que le téléfilm mais c'est quoi cette vague de critiques disant qu'il n'était pas top ? Donc oui, maintenant les films ont l'air d'avoir mal vieilli, mais pour l'époque ils étaient efficaces. Tout comme ce film est visuellement efficace et quelques fois inventifs. La mise en scène est plutôt intéressante, la musique est angoissante et visuellement le film est de bonne tenue. Bien sûr, il y a aussi des plans iconiques qu'on retrouve dans la précédente adaptation, comme la scène des égouts, la scène de la salle de bain; mais le film sait se réinventer comme il faut notamment dans la scène de la bibliothèque qui est différente et la découverte de l'antre de Pennywise. L'ambiance retranscrit bien l'aspect de l'Amérique des années 90 (avec des décors qui n'appuient pas trop, même si on voit les affiches des films de Freddy Crooger et de Batman). Donc visuellement, c'est classe et le film nous immerge dans bien dans un l'horreur typique de cette époque, malgrés quelques jump scares ponctuels . Quant aux personnages bah..c'est un cas particulier.

It the Dark Clown ?

Pennywise/Grippsou par Bill Skarsgård. Il est à Tim Curry ce que Ledger est à Nicholson. Une version moins clownesque mais plus dark du personnage. C'est aussi un clown plus effrayant et plus showman alors que Tim Curry est à la fois effrayant et amusant. Je trouve aussi qu'il est très voire trop omniprésent. Je pensais qu'il était une abstraction, une manifestation des angoissent des enfants alors que là, bien qu'il incarne les peurs, il est plus mis en avant dans le sens où on y reviendra toujours à lui. Bref, un changement de direction qui ne fonctionne pas toujours avec le film, même s'il reste effrayant

Bill Denbrough (Jaeden Lieberher alias Anton, le gamin aux lunettes de plongées dans le sympathique Midnight Special) est le leader du groupe des ratés bègues. Il n'y a pas vraiment de grands bouleversement si ce n'est que le film exploite plus son traumatisme de la mort de son frère Georgie (Jackson Robert Scott ).

Ben Hanscom (Jeremy Ray Taylor) qui est le petit gros de la bande est bien plus exploité dans ce film que dans le téléfilm. C'est une personne amoureuse de Bev (on y vient) en secret et plus malin qu'il en a l'air, c'est un personnage bien exploité et qui rejoint le groupe suite à l'altercation envers les gros bras de l'école (qui l'ont tailladé les monstres). C'est un mixte entre l'ancien personnage de Bill et le coté gardien qui était dévolu à l'origine à Mike

Beverly Marsh (Sophia Lillis) est une fille qui vit avec son père pédophile/inceste. C'est l'archétype même de la fille à la réputation plutôt mensongère et qui se liera avec Bill mais ayant de l'affection pour Ben. Bref, on a un beau triangle amoureux qui se met en place.

Richie Tozier (Finn Wolfhard de la série Stranger Things) est l'archétype de garçon à lunette. Ce n'est pas le petit malin de la geek de la bande mais le plus indépendant et qui remet en question les décisions de Bill. Assez dommage qu'on exploite sa peur des clown très tardivement. Spoiler : Il est gay ! Bon ok, on ne nous le montre pas véritablement mais plusieurs indices montrent qu'il est gay (je vous laisse les découvrir)

Stan Uris (Wyatt Oleff) est le gamin dans une famille juive pratiquante. C'est un peu le Kyle du groupe. Il n'est pas aussi secondaire même s'il demeure un peu le suiveur.

Eddie Kaspbrak (Jack Dylan Grazer) est le gamin maladif, mais alors qu'il était vraiment l'asthmatique du groupe dans le premier, il est ici le gamin surprotégé par sa mère. Mais aussi le plus bavard du groupe. Sérieusement, il a un bagou aussi incroyable que l'Âne dans Shrek !

Et enfin Mike Hanlon (Chosen Jacobs) qui a perdu son rôle de gardien (à moins que la suite rectifie le tir) mais reste l'un des plus armé psychologiquement (ou armé tout court, vu le métier de son grand-père, les végan vont être contents !)

Et on touche à l'une des qualités de ce film, leur introduction est bien plus fluide que dans le précédent téléfilm et ils sont mieux exploités, avec des angoisses bien marquants et surtout mis en avant. Le film exploite bien les peurs de chacun et le faite que c'est leur union qui les rends plus forts (bizarre qu'aucuns critiques que j'ai vu ne parlent de ça, à moins que je n'ai pas vu les bons). Là où dans le précédents films, ils étaient bien 7 mais ils étaient plus individualisés, alors qu'ici on a plus un sentiment de groupe.

Quant aux personnages secondaires, ils sont tous inexistants, mise à part Henry Bowers (Nicholas Hamilton ) , la brute de l'école. Ici, il passe un nouveau cap car on voit bien que sa brutalité était un masque alimenté par son père, mais le personnage devient bien plus tôt criminel

Evidemment, j'ai bien aimé Javier Botet en tant que lépreux, l'une des formes de Pennywise. Il était obligé d'être là vu qu'il a aussi joué Mama dans le film Mama.

Pas un flash-back

Contrairement à la première partie qui était un flash-back des enfants devenus adultes, ici le film prend vraiment corps dans l'Amérique des années 90. On retrouve le même style d'ambiance et l'histoire est bien plus fluide afin d'exploiter vraiment les peurs de chacun des membres du groupe. Cependant, même si le groupe se lie facilement, je ne sais pas si c'est une bonne chose qu'il soit à moitié formé dès le début du film et que les autres membres Bev, Ben et Mike soit liés si tard. Une bonne partie du film se fait même sans Mike qui avait l'air d'être un ajout forcé. Au final cela passe plutôt bien mais cela aurait été mieux que leurs introductions se fassent avec un délai aussi régulier que dans la série et non au bout de 2 actes pour Mike. Cependant, le film exploite bien mieux le traumatisme des personnages et le faite que le clown ne s'en prend pas qu'à eux (l'un des membres des gros bras est aussi une victime de Pennywise). Chose que la précédente adaptation avait un peu raté avec la menace qui ne s'en prenait qu'au groupe. Bref, le film dans son histoire développe différemment et mieux l'histoire, mais de manière bien plus blockbusteresque avec des mises en tensions assez effrayants. Les seuls gros défauts sont la menace qui passe de l'abstraction à un clown plus identifiable. Bref à l'exception de l'un d'entre eux qui a réellement peur des clowns (en même temps, ils sont les créatures les plus maléfiques de la fiction), mêmes s'ils ont des peurs bien réels, on en revient toujours à It. Cependant, le film exploite bien la peur que chacun d'eux doivent surmonter pour le vaincre...avant son retour.

Première partie vraiment bien

La version ciné de It est vraiment bien faite et oui, elle est meilleur que la première partie de la version télévisuelle, qui n'est pas non plus à jeter (on passe de 2 films faits pour la télé à 2 long métrage avec plus de budgets). Rendez-vous pour la suite qui se passera en ...2017. Oui dans le film la 2e se passera de nos jours. Hâte de voir comment Andrés Muschietti va rendre plus crédible la créature.

Version flippante ici