Banale et creuse , la comédie a pour premier effet celui, cruel, de souligner constamment la pauvreté , au moins l'insuffisance, du duo Chevallier-Laspalès. La faiblesse de leur personnage de français moyen, deux types en situation de rupture conjugale et affublés d'une misogynie superficielle (rien à voir, si tant est que les auteurs s'en inspirent, avec les saillies grinçantes d'un Bertrand Blier) est flagrante.
S'improvisant représentants de commerce, les deux compères sillonnent la campagne bretonne -pays de poivrots comme chacun sait- pour y vanter les vertus de la cuvée du Gai Vendangeur Ce sont de piètres vendeurs auxquels une souriante jeune fille prête son concours.
On devine les intentions de la comédie mais celle-ci ne décolle jamais. Le scénario manque de relief comique et les personnages d'envergure, voire de cohérence. L'humour pince-sans-rire de Laspalès et Chevallier -un tandem peut-être pas assez contrasté- passe d'autant plus mal qu'on a rarement vu une mise en scène aussi plate et si peu tonique. On se morfond devant un road-movie dans la Bretagne profonde, devant une comédie qui probablement revendique une certaine franchouillardise mais qui n'en a pas la truculence.
Dérisoire.