Le retour de Kim Jeen Woon au cinéma est un événement que l'on accueillera toujours avec plaisir : l'homme derrière J'ai Rencontré Le Diable, Bitersweet Life ou Foul King n'a effectivement plus rien à prouver quant à sa maîtrise de la grammaire cinématographique, et c'est tout naturellement que l'on attendait avec impatience son petit nouveau, Ça Tourne À Séoul.
Le film, vendu comme un joyeux bordel autour de la réalisation d'un film dans la Corée des années 70, sous le joug de la censure, avait de quoi en mettre plein les yeux en promettant un chaos visuel et narratif conséquent. Mais il n'en est malheureusement rien.
En effet, Ça Tourne À Séoul tourne surtout autour du pot quant à ses sujets : l'imposture du créateur mis face à son incompétence ? Le prix de la censure ? L'aspect organique d'un tournage bardé de problèmes et d'imprévus ?
Tant d'éléments potentiels qui, tels des mines, attendent sagement que Kim Jeen Woon mette le pied dessus... mais l'attente se fait vite longue, et face à la platitude de l'histoire qui nous est déroulé, on finit surtout par soupirer sévèrement.
Le tournage se fait globalement sans heurts majeurs, et malgré la maîtrise qu'affiche le réalisateur à jouer avec sa caméra et ses échelles de plan, il ne ressort pas grand chose du visionnage de son petit dernier, si ce n'est un truste goût d'inachevé.