Un inspecteur de police, que joue Lino Ventura, enquête sur l'assassinat de magistrats dans l'Italie des années 1970, durant les fameuses années de plomb. Plus il va s'enfoncer dans ses recherches, plus il va sentir qu'il est épié, voire menacé.
Cadavre exquis est sans nul doute le film le plus connu de son réalisateur, Francesco Rosi. et, même s'il n'est pas nécessaire de comprendre la situation politique de l'Italie à cette époque, il marche comme un thriller très bien troussé. A ce titre, la première scène, où on voit Charles Vanel se faire assassiner après avoir visité un musée, est une réussite, car elle dissémine une ambiance qui n'aura de cesse d'être là durant tout le film. A savoir une paranoïa, un trouble, une peur distillée qui va prendre possession du personnage de Lino Ventura, ainsi que ceux qui collaborent avec lui, dont le très bon Renato Salvatori. On croise également, mais de façon brève, Fernando Rey et Alain Cuny, mais je retiens surtout les deux scènes où apparait Max Von Sydow qui sont un modèle de tension.
D'ailleurs, la réalisation de Rosi est à l'avenant, avec une caméra qui ne cesse de traquer les personnages comme pour montrer que là aussi, quelque chose semble à l'affut. Jusqu'à une scène quasi-finale, dans un musée également, qui est presque suffocante de suspens. Alors qu'il n'y a que trois rien, des gens qui marchent, la caméra éloignée, mais c'est toute la tension crée grâce à ce suspens qui accroche.
Avec ce film, on voit à quel point les années de plomb ont été des moments violents, sanglants, avec des hauts responsables politiques abattus, et Cadavre exquis est un excellent baromètre de cette ambiance noire.