Le style créatif de Fanny Ardant est très similaire à son jeu d'actrice. Mieux que ça, elle a trouvé un succédané d'elle-même en la personne d'Asia Argento. La même mollesse, le même côté passif crispant (oui, je déteste Fanny Ardant). La même manière aussi de porter un film en semblant traverser toute la douleur du monde.
Cela serait passé si encore l'ambiance contrastait davantage, mais c'est peine perdue : tout haut et tout bas retombe sur les épaules d'Argento, unique souffre-douleur inactif de l'anémique scénario. Autour d'elle, un petit monde de colère et de haine s'agite sans plus de raison apparente qu'il n'y en a aux épisodes de joie forcée ou au passage récurrent de l'italien au français et vice versa.
On nous fait croire que l'histoire n'existerait pas sans elle, pourtant tout évoque le contraire et nous convainc que les évènements se dérouleraient bien plus fluidement si elle n'était pas constamment au milieu. D'ailleurs personne ne joue formidablement, délivrant les mots comme des douleurs sans écho, peuplant le film de fantômes de changements.
N'ayant aucune affection pour le travail d'Ardant, je ne peux pas vraiment prétendre à l'objectivité sur ce film. En revanche, je peux assurer que c'est presque strictement un voyage dans l'imaginaire de l'artiste.
→ Quantième Art