Cadences obstinées par Ligeia
"L'obstination est contraire à la vie , les seuls parfaits obstinés sont les morts" écrivait Aldous Huxley , citation qui colle bien au film de Fanny Ardant tellement l'obstination ici amoureuse est de mise. Quelque chose de morbide en somme qui égraine le film comme une succession de tableaux baroques (en rouge et or avec quelques blancs), le but étant pour Margo de rétablir une passion sur le déclin avec Furio , ambitieux architecte à la conquête d'un hôtel en ruine, dont la forme, les proportions , le charme lui sont sa vraie femme idéale. Si normalement une histoire logique commence avec ambition et se termine par des schémas plus apaisés et harmonieux , le propos de ces cadences est de foncer tout droit en sens inverse sous des travers de mafia italienne. Sans parler de la martyre femme fatale Asia Argento toujours impeccable de bout en bout, même si existent des longueurs dont je me serai passée. J'ai bien aimé cette quête artistique de la lumière qui termine comme il se doit.
Je ne pense pas que le film mérite tout ce que j'ai pu lire de négatif, il va sans dire que le genre n'est pas du tout à la mode de ce qu'on voit au cinéma, je lui reconnait le grand mérite d'être une film très personnel, une identité propre crève la toile, qualité que j'adore. Et puis la profusion baroque, le discours artistique qui tend vers l'abstraction de fondre Asia Argento et Fanny Ardant en un seul personnage (c'est même l'affiche) est un auto portrait plutôt chouette. Oui bon en gros c'est un bon film d'auteur très peu diffusé dans les cinés , dommage.
Je me demande qui parle encore des notions d'absolu aujourd'hui? Le mot a quasiment disparu, absolu d'amour, absolu d'art, des raretés.