Hunnebelle a réalisé "Cadet Rousselle" en 1954 après "les trois mousquetaires" (1953) et avant "le bossu" (1959). A cette époque, Il se tourne de plus en plus vers le film de cape et d'épée qui sera sa vraie marque de fabrique, enfin celle qui perdure et ne se démode pas, de mon point de vue, bien sûr.
Le film ne se veut surtout pas un film historique sur le vrai Cadet Rousselle mais brode autour de la chanson et en particulier autour du nombre trois qui semble être un chiffre fatidique et porte-poisse (Cadet a trois maisons, sans poutres ni chevrons, etc …).
A la naissance, il est cadet de triplés, à l'hôtel des trois grâces ou à l'auberge des trois pichets il tombe dans un piège, etc… et la chanson est omniprésente dans le film. Et préventivement, quand le spectateur voit s'afficher le nombre trois, il peut s'attendre à ce qu'il arrive quelque bricole à Cadet Rousselle.
C'est François Périer qui joue le rôle de Cadet Rousselle. Et à le voir tomber amoureux transi d'Isabelle puis de Violetta puis de Marguerite, on se dit, oui en effet, il a bien dû être jeune, un jour. Et c'est vraiment plaisant de voir le François Périer de "Week-end à Zuydcote", du "samouraï", de "Z", de "Max et les ferrailleurs", etc. en un jeune intrépide cœur d'artichaut.
Bourvil est dans le registre habituel des films de cape et d'épée où il joue le rôle du compagnon, un peu poltron, un peu amateur de bon vin et bonne chère mais toujours serviable et le cœur sur la main. C'est Bourvil, quoi !
Dany Robin en belle danseuse gitane, amoureuse de Cadet Rousselle est à croquer.
Une floppée de seconds rôles talentueux Noel Roquevert (en chef de la police révolutionnaire, cette fois-ci), Marcel Perès, Dufilho, les frères Preboist en petits vauriens espiègles. Comme je dis toujours, le choix des seconds rôles est déterminant pour la bonne réussite d'un film.
Et, pour la bonne bouche, c'est le chansonnier Pierre Destailles qui joue le rôle de Rouget Delisle qu'on voit inventer à la demande et au pied levé, la chanson de Cadet Rousselle et la Marseillaise….
Comédie débridée qui fait entrer la petite histoire dans la grande et s'accommode des détails pour le sourire amusé du spectateur que je suis devenu...
Le DVD qu'on trouve dans le commerce résulte d'une remastérisation et dispose d'une image et bande son impeccables, ce qui rajoute du plaisir au plaisir.