Film perdu, retrouvé en partie, charcuté, remonté et remontré au public sans qu'on sache vraiment si tout cela en valait bien la peine...
Un film muet de 1929, production internationale importante avec les Russes blancs de France à la baguette qui arrive trop tard sur le marché du parlant naissant et qui propose une reconstitution honorable mais dont on aura du mal à juger l'ensemble, vu qu'il ne reste plus qu'une heure sur les deux d'origine... Avec ça, plein d'intertitres inutiles pour compenser et un manque flagrant de fil narratif dans cette succession de séquences un peu faiblarde.
On remarquera au générique les noms de Jean Dréville et Marcel Carné comme assistants technique d'un prolifique tâcheron autrichien et puis, c'est à peu près tout.
C'est quand même dommage, parce que moi, l'histoire de Cagliostro, depuis les formidables romans de Dumas sur le sujet, ça m'intéressait vachement ! C'est quand même chouettes ces vies d'aventuriers bizarroïdes, charlatans à moitié escrocs, demi-fous mégalomanes et pathétiques dont l'existence extraordinaire se mêle par hasard à des événements historiques majeurs un peu partout en Europe au gré des divers exils...
Il m'est arrivé de compulser les minutes du retentissant procès de l'affaire du collier, j'ai lu quelques ouvrages sur cette nébuleuse énigme et je peux vous affirmer que les faits de départ sont infiniment plus intrigants et romanesques que tout ce qu'on pourra inventer par-dessus... Du coup, ici dans un étrange mélange de respect historique et d'inventions parfaitement farfelues on se retrouve un peu déçu et parfois carrément perdus, comme dans ce final surréaliste à base de valet sacrifié, de pendaison spectaculaire et d'évasion fantasmatique...
Reste tout de même la jolie habitude qu'a la comtesse de la Motte de montrer ses seins à tout bout de champ, parfois un seul, comme ça, mignonnement et gratuitement, ou parfois carrément torse nue, vêtue seulement du collier célèbre qui fit tant de mal à la réputation de Marie-Antoinette... On se demande d'ailleurs pourquoi cet imbécile de Cagliostro passe son temps à essayer de recouvrir ce qu'on offre si gentiment à ses yeux.
En résumé, économisez une heure et filez lire Joseph Balsamo et ses suites !