Martha Jane Cannary à eu une vie trépidante et incroyable bien qu’inconnue du grand publique (La dame avait l’habitude de broder pas mal autours de son histoire si bien que l’on ne sait toujours pas si elle a eu une fille ou pas). Mais qu’est-ce que l’on fait quand on est un conteur d’histoires devant une page vierge collée sur une toile remplis des dangers de l’ouest sauvage, de cavaliers, de pistoleros et où seul les plus forts survivent ? C’est bien simple, on se retrousse les manches et on apporte sa pierre à cet immense édifice qu’est devenue la « mythologie Jane ». Et dans notre cas, ça donne : « Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary ».


Après « Tout en haut du monde », Rémi Chayé nous revient une nouvelle fois avec une animation sans contours. En plus de pouvoir avoir une plus grande liberté avec la palette picturale (qui nous remplis les yeux d’herbes d’un vert pétant, d’un ciel tout en couleur, de jeux d’ombres et de lumières à couper le souffle), cela permet également une plus grande immersion et une meilleure identification. Je m’explique :


Scott McCloud, dans son livre « L’art invisible » dit ceci en parlant de la bande dessinée : « la capacité des dessins à concentrer notre attention sur une idée est, je pense, une partie importante de leur pouvoir spécial, à la fois dans la bande dessinée et dans le dessin en général.
Un autre est l'universalité de l'imagerie de la bande dessinée. Plus un visage est simple (sans détailles), par exemple, plus il peut décrire une majorité de personnes. »
En retirant les traits de contours, les animateurs on également abolis les « frontières » des personnages. Rien n’est plus facile alors pour le spectateur de faire abstraction (inconsciemment) de certaines formes pour modeler ce qu’il voit en fonction de son histoire personnelle.


Je tiens à souligner le fais que ce film a eu l’intelligence de ne pas montrer la « Calamité » comme une figure féminine mettant des pantalons pour se révolter contre les différences homme/femme mais bien parce qu’elle trouvait ça plus utile que les jupes. Nous n’avons pas affaire à une jeune fille se battant pour gagner sa place au milieu des hommes mais une jeune fille se battant pour gagner sa place dans l’ouest sauvage.

Jeanne_Spock
8
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le 17 oct. 2020

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