Adulé par les critiques un peu partout, ce film sortait en France avec un poids sur les épaules, celui d’un film qui s’apparente à l’un des meilleur de l’année et fait découvrir une révélation : Timothée Chalamet. Alors qu’en est-il réellement de ce film ? Mérite-t-il un si bon accueil ? Mérite-t-il d’être autant adulé ? La réponse est un grand oui tant ce film est maîtrisé, magnifique et tout simplement incroyablement beau.
Tout d’abord, le film est très beau, poétique même. Il dégage surtout une poésie légère, douce et délicate, cela est surtout dû au fait que l’histoire d’amour ne tombe pas du ciel, elle est amené soigneusement pour qu’on y croit vraiment, pour qu’on y rentre pleinement dedans. Il faut ajouter à cela le décors et le contexte de l’été qui traduise un certain calme, une certaine sérénité, un sentiment de tranquillité, surtout mis en avant par la musique (on en reparlera après). Cela se fait donc à travers 3 étapes qui définissent presque les 3 actes du films. Tout d’abord on a la découverte, à la fois pour le personnage qui découvre les désirs et l’amour mais aussi pour les spectateur, qui à travers le personnage le découvre et découvre aussi l’univers doux et calme du film, ainsi que son ambiance du même registre qui a un sens plus fort grâce à la musique (on en reparlera). Puis on a la passion et enfin pas la chute, mais l’après passion, là où on vit cela en oubliant le temps, dans une idée de consommation au jour le jour de cet amour, cela arrive à un point culminant de cette passion qui traduit une immense intensité émotionnelle, ou plutôt une force émotionnelle qui amène au sujet principal, celui d’un romantisme passionnel d’été. A travers ces différents actes, on voit que le film prend la forme d’une quête initiatique pour les personnages, ou plutôt d’un voyage initiatique dans l’amour, la passion et le désir, autant de thème abordé avec délicatesse et brio dans ce film.
Pour ce qui est de l’histoire, elle est assez simple, mais derrière cette simplicité, il y a un immense travail car on voit que le film, déjà introduit brillamment les éléments de passions, d’amour et de désir, mais surtout les introduit dans le contexte présenté dans le film, à savoir l’été, un temps court donc. Donc l’écriture joue sur l’idée que le temps a un impact sur cette histoire, il y a donc un jeu sur celui-ci, jeu d’autant plus influencé par la musique. En effet, une bonne partie de la BO du film est composé de musiques classique, cela correspond bien à l’univers du film, cette villa ancienne… Mais cette musique classique traduit surtout l’idée du temps, du temps qui passe, l’idée du quotidien normal dans cet univers, on le voit à travers le personnage d’Elio qui s’occupe, qui s’ennuie et la musique est là pour illustrer tout cela. Puis lors de la passion, la musique change un peu, elle se libère du côté classique, et donc du côté de la vie quotidienne et surtout du temps, comme l’histoire qui naît, elle est en dehors du temps. On a donc d’excellent thèmes musicaux comme Mystery Of Love de Sufjan Sevens qui illustre à la perfection la beauté de l’amour et de la passion. Puis la musique devient moins présente, on a ce sentiment là, celui d’une musique moins présente car on est dans le film, on est dans l’histoire, pas celle du film, mais l’histoire d’amour, celle des personnages, et là où la musique représentait le temps, ici ce dernier s’arrête le temps d’un amour, d’un amour passionnel d’été. Mais ce côté d’amour été redémarre ensuite, car qui dit été dit temps court comme le montre la mise en scène qui joue sur le temps, et donc on retrouve du classique mais dans un autre contexte, celui du temps qui rattrape nos deux amoureux, celui du temps qui rattrape l’amour, la réalité qui revient, celle qui dit que tout va devoir s’arrêter. Et donc on retrouve du classique mais aussi de sublime morceaux dont Vision Of Gideon de Sufjan Sevens à la fin du film qui montre une dernière fois la puissance passionnelle de cet amour d’été, passé, une musique si belle sur une fin si belle qu’elle marque le point culminant du film, le rendant ainsi magnifique, à la fois belle et triste.
Le film va par moment se centrer sur d’autres personnages hormis nos deux principaux, puis il va les abandonner dans une sorte de mouvement volatile dans le sens ou c’est mobile, ça va un peu partout sans jamais terminer ou pousser ces dernier plus en détails, on laisse donc des choses et des personnages par moment, et cela remet bien le film dans le contexte, à savoir celui d’un amour d’été, un amour volatile, et s’inscrit donc dans la lignée de l’écriture du film qui joue avec le temps. Face à cela, on a une mise en scène assez intimiste avec un esthétique soignée qui donne quelque chose d’assez réaliste. Cela créer une certaine intimité entre les personnages, et on y croit à tout cela, on est dedans, on ressens à chaque moment une immense sensualité, quelque chose de fort qui nous prend avec eux dans cette histoire. La réalisation veut montrer et montre l’épanouissement entre les personnages, cette mise en scène et l’écriture pousse ces personnages à s’épanouir tout au long de l’histoire notamment quant ils sont ensemble, cela renforce la force émotionnelle du film, de cette romance. A travers ce côté intimiste, réaliste, le spectateur est pris par le film et les personnages, il s’identifie presque à cette romance, il y a une forme d’appropriation de cette histoire par le spectateur qui est emporté et qui vit avec les personnages l’histoire. En effet, cette appropriation amène le spectateur à prendre cette histoire, à la voir différemment, vivant ainsi l’histoire des personnages, il vit sa propre histoire, et revit ses histoire d’amour d’été à travers celle des personnages dans l’idée que lui aussi peut vivre cela, lui aussi peut vivre et a pu vivre cette romance passionnelle. A partir de là il ne faut qu’un pas, voir aucun pour que le spectateur deviennent carrément le personnage, et prend toutes les émotions. Si on est pris, si on arrive à être emporté, à voir à travers cette histoire, nos propres histoires, on voit aussi à travers les émotions tel que la joie ou la tristesse, celle que l’on a ressenti lors de nos romances d’été et donc on est totalement à la merci du film dans le sens où on prend toutes les émotions des personnages jusqu’à la dernière scène, jusqu’à ressortir de la scène en se disant c’était beau avec la larme aux yeux, les larmes de tristesses et de beauté traduisant l’instant passé dans ce cinéma à voir un film beau, intimiste, personnel, remémorant ainsi nos romances à travers celle de ces personnages. Rien que pour cela, le film est magnifique à souhait.
Après je me permet de faire un petit chipotage sur un fait. Dans ce genre de film, il y a plusieurs choix qui s’offre aux réalisateurs, soit on ne montre aucune scène de sexe, restant dans un certain romantisme, soit on en montre et on pousse se romantisme plus loin. Le film décide d’en montrer, MAIS que quelques scènes hétérosexuelles, et LA scène qu’on attendait, qu’on voyait arriver, la scène sexuelle homosexuelle ne fut pas montré, ce qui est, personnellement dommage, le film aurait pu la montrer et renforcer cet amour. Des scènes de sexe homosexuelle on en trouve de très belle, comme dans 120 battements par minutes, ici c’est assez dommage, mais cela peut s’expliquer par le fait que les deux acteurs, Armie Hammer et Timothée Chalamet sont hétérosexuels et n’ont pas voulu faire de scènes. Cela peut, peut être expliquer le petit moment avant la scène qui peut paraître faux, mais cette scène peut aussi s’inscrire dans le fait que le personnage de Timothée Chalamet est assez novice en amour, maladroit, cela fut montré un peu avant, donc on peut inclure cette scène dans ce contexte là, mais cela n’enlève en rien la beauté de cet amour d’été, de cette passion, de cette romance. D’ailleurs le casting est tout simplement excellent, tout le monde est parfait. Timothée Chalamet joue tellement bien un personnage à la fois délicat, mais qui ressort une certaine naïveté, voir timidité tandis que Armie Hammer est charismatique comme pas possible et dégage donc une sorte de confiance. Les deux personnages ne s’opposent pas, ils se complètent et cela créer donc une superbe alchimie entre eux, alchimie qui renforce cette force émotionnelle véhiculé par cette romance passionnelle, cela renforce aussi le côté réaliste car l’histoire d’amour ne sonne en aucun moment faux et donc on avance avec les personnages avec une grande facilité dans cette légèreté amoureuse transmise par le film.
Conclusion : Call Me By Your Name mérite ses critiques élogieuses tant le film est fantastique. Une romance d’été racontée avec simplicité, beauté et beaucoup d’émotions. L’un des meilleurs films de l’année.