Call Me By Your Name est un film enchanteur et hors du temps. Bien qu'au début du film il soit spécifié que l'histoire se passe à l'été 1983, l'absence de lieu exacte où se déroule l'histoire ; "quelque part dans le nord de l'Italie", rend le film quelque peu mystérieux, voir intemporel. Cette abstraction de repères est sans doute une volonté du réalisateur lui-même. Une manière de nous faire comprendre que ce qui va se dérouler sous nos yeux est quelque chose d'universel : le premier amour. Oui, le film parle d'amour, de tous les types, qu'ils soient entre deux amants, des parents et leur enfant, des amis, des collègues même. Tout dans ce film est propice pour que l'amour soit exacerbé, aussi bien la maison familiale très accueillante, la nature verdoyante, le soleil italien, les sons. Alors, enfin, quand Elio et Oliver se trouvent c'est le paradis sur Terre. On pourrait presque se dire qu'il s'agit, littéralement, du paradis, tant le jardin et les arbres fruitiers nous rappellent au Jardin d'Eden. La découverte de leurs sentiments est à la fois douce et pleine de sensualité. Il n'y a aucune gêne de l'une ou l'autre des parties, aucun jugement de la part des proches, aucun obstacle ou presque à ce que leur histoire d'amour puisse perdurer. Presque, en effet, puisque malheureusement Luca Guadagnino nous rappelle à la réalité. Oliver n'était là que pour les vacances et il doit retourner aux Etats-Unis. Cette réalité fait d'autant plus mal qu'elle est absurde. Pourquoi séparer deux êtres qui s'aiment si profondément ? Peut-être, est-ce là un moyen de nous faire comprendre que cette histoire n'était pas intemporelle, qu'elle a existé, qu'elle a compté. Le dernier regard d'Elio dans notre direction en est la preuve.