Il est de ces films qui semblent écrits pour notre propre intériorité, comme si le réalisateur avait filmé le substrat de nos rêves et de nos évasions et l'avait retranscrit physiquement. Call Me by Your Name est un modèle du genre. Si je voulais le comparer à une autre discipline artistique, je choisirais le haïku. Ce film est un haïku de deux heures, trois vers écrits à l'encre noire sur un bout de papier, sans verbes conjugués, presque sans ponctuation mais avec tout autant de nuances qu'un grand roman. L'Italie se prête parfaitement aux rêveries ensoleillées et, y ayant vécu personnellement, je l'ai ressentie à nouveau. La dolce vita définie dans son universalité. La sobriété, l'harmonie et la subtilité. Le but ultime de l'art, finalement. Grazie Signore Guadagnino.