Oh les connes !
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Calmos commence de la plus belle manière qui soit. Un gynécologue, Paul Dufour (Jean-Pierre Marielle), déguste un bon pâté sur une tranche de pain, accompagné d'un petit vin blanc, devant une de ses patientes, nue, sexe mis en évidence. Le ton est donné.
A l'instar de son film culte Les Valseuses, Bertrand Blier réutilise les éléments qui ont fait le succès de son cinéma, à savoir un humour noir prononcé, un éloge de la franche camaraderie et des jouissances que peut procurer la vie, à savoir la bonne bouffe et l'amour.
Sauf qu'ici, l'amour est mis à mal. Pour nos deux compères, le mot est clair: les bonnes femmes elles font chier, qu'elles nous laissent donc respirer un peu! Lors de sa sortie en 76, le film fut taxé de misogyne. Or, il serait dommage de qualifier le métrage comme tel car il n'en est rien. Surréaliste, certainement, et allant à l'encontre des bonnes mœurs de l'époque, totalement. Car Blier fils a toujours adoré taquiner son public en le provoquant, en allant à l'encontre de la "bonne" pensée. Mais avec intelligence. Car derrière son aspect loufoque et foutraque, Calmos interroge ce qu'est l'amour en questionnant les rapports hommes/femmes.
En prenant en compte la guerre des sexes qui se profile et dans laquelle les hommes se retrouvent pourchassés par des femmes nymphomanes, Blier inverse les codes de tout un pan du cinéma. Terminé les hommes coureurs de jupons, place à ces chères damoiselles! Cette inversion des clichés, humoristique au premier abord, développe les relations amoureuses que nous, chers mammifères, explorons jour après jour. Petit à petit, l'amour pour volonté sociétale, ou par simple désir de fondation familial, laisse place à l'acte simple et pur du coït, abandonnant le ressenti. Comme des junkies en manque, les femmes du film cherchent avant tout à consommer le sexe, jusqu'à, dans un final uchronique, commander des séances pour la chose,
ces dernières s'acharnant sur les corps de Marielle et Rochefort, transformés en légume.
Par la farce, l'abandon des sentiments est pointé du doigt, au profit d'actes primitifs, répondant à des pulsions dignes d'animaux. Il n'y a pas que la femme qui est blâmée, mais bien l'espèce humaine toute entière.
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le 21 oct. 2015
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