Véritable survival belge gore, très dérangeant, bien réalisé et bien interprété, empruntant à Délivrance (pour son côté viol/rednecks) ainsi qu'aux Monty Python pour quelques délires incongrus (la danse dans le bar), Calvaire se démarque avant tout par son ambiance malsaine omniprésente, son cadrage particulier et ses décors naturels apportant une réelle touche glauque au long-métrage.
L'interprétation se veut toute aussi réaliste voire effrayante, de Laurent Lucas parfait en véritable victime perdue aussi physiquement que mentalement à l'excellent Jackie Berroyer dans un rôle à contre-emploi surprenant. Son calme et sa gentillesse contrastent avec sa démence barbare lorsqu'il torture son invité de manière extrêmement violente.
On assiste donc, impuissants, à la descente aux enfers de quelqu'un d'ordinaire qui devient petit à petit un "objet", une chose que l'on possède et que l'on torture. Un film magnifique, pas toujours facile à regarder, qui possède bien évidemment des défauts mais nous met néanmoins une sacrée claque.