On rapproche beaucoup Cam de la série Black Mirror et il est facile de comprendre pourquoi. Comme la série britannique, Cam aborde très frontalement un sujet actuel lié aux nouvelles technologies et l'exacerbe juste ce qu'il faut pour le mettre au service d'un thriller à tendance paranoïaque flirtant ici volontiers avec l'horreur. Le film de Daniel Goldhaber et Isa Mazzei s'intéresse à l'univers des camgirls, ces filles qui vendent plus ou moins leurs corps sur internet pour des shows en ligne, hébergés par des sites pour adultes, lors desquels elles peuvent interagir en direct avec leurs spectateurs et choisir d'être leur marionnette en échange de quelques crédits. Alice, aka Lola, est une jeune camgirl en pleine ascension qui découvre, du jour au lendemain, qu'elle a été remplacée sur son site hôte par une réplique exacte d'elle-même.
Approuvé par Stephen King dès sa sortie sur Netflix via un tweet qui, à lui seul, a presque réussi à lancer un début de hype, Cam bénéficie d'un accueil assez favorable. Les comparaisons avec Black Mirror vont en ce sens et se veulent flatteuses, étant donné l'excellente réputation dont jouit cette série. Une réputation selon moi très exagérée puisque, malgré toutes ses bonnes intentions, cette anthologie dystopique offre généralement, à partir d'idées alléchantes, des épisodes très creux, tournant vite en rond et dont on a tôt fait de saisir le petit message. Cette association heureuse est donc un compliment à nuancer car, en réalité, ce film partage tous les défauts d'une série télé dont il passe pour un épisode que l'on aurait laborieusement rallongé. Il faut en effet attendre 30 bonnes minutes pour que l'intrigue se mette en place et que notre camgirl découvre, stupéfaite, son imitation à l'écran...lire la suite de la critique.