Tout le monde n'est pas Flaubert.
Il n'est donc pas possible à tous de faire un chef oeuvre sur "rien".
Je peine à trouver les mots pour parler de ce biopic.
Film contemplatif? Peut-être, mais encore faudrait-il nous donner quoi que ce soit à contempler.
Les décors sont répétitifs, les plans et les lumières sont ceux que l'on attend et, si les lieux sont beaux, je sais visiter seul une Abbaye.
Choisir comme sujet unique une femme internée, cela peut-être intéressant. Quand cette femme est Camille Claudel, c'est même prometteur. Alors pourquoi? Pourquoi cette heure trente de banalité, de plans rapprochés sur une Juliette Binoche magistrale, mais au rôle aussi intéressant que celui d'un géranium, bousculé par le vent.
L'autre "grand nom" de ce biopic est Paul Claudel. Qu'il fut croyant et pas franchement amusant, c'est surement conforme à la réalité. Mais pourquoi le faire si plat, si lent?
Que toutes les phrases d'un grand auteur ne puissent être géniales est un fait, mais lorsqu'on fait une sélection, dans un journal sublime, on peut au moins essayer de trouver dix belles phrases à débiter, quitte à être moins réaliste, juste pour être un peu esthète.
Que dire ensuite des internés. On se place entre le voyeurisme innocent et la contemplation mole. Les essais trop évidents pour leur donner de la profondeur échouent. Il restent des figures qui remplissent l'écran et, jeu ou non, ils paraissent bien jouer.
Ce n'est pas le cas de nones, mais à vrai dire, on n'est plus à cela prêt.