"Je peux vivre sans toi, mais, le seul problème mon amour c'est que, je ne peux vivre sans t'aimer"

Au risque de passer pour une beauf invétérée pour tous ceux qui se sont arrêtés à la bande-annonce du film, je vous l'annonce (whaou quel jeu de mot), elle ne reflète pas du tout le film.

D'abord pour commencer, on peut penser que l'idée n'a rien d'original. Mais je pense vraiment qu'aucune idée n'est originale, c'est la manière dont on l'exécute qui rend une idée belle et qu'on peut enfin la transcender. Et, autant vous le dire, j'affirme que c'est ce que réussit Camille redouble !!

J'ai trouvé le film quasiment parfait (rien que ça) : je trouve qu'il se réinvente à chaque scène tout en s'assumant comme nostalgique et foutraque. Les apparitions furtives de Riad Sattouf, Mathieu Amalric, Denis Poldalydès, Jean-Pierre Léaud sont justes délectables. C'est un peu la grande famille du cinéma qui traverse le temps avec Noémie Lvovsky qui signe un film drôle, éclatant et bien écrit. Elle parvient même à atteindre l'émotion.

C'est avec des trouvailles toutes simples mais exaltantes qu'elle nous enchante : ne pas faire rajeunir son personnage, sa fraîcheur lui donne 16 ans à chaque instant, choisir pour ses "copines" des actrices totalement foutraques, se moquer éperdument de sa jeunesse tout en étant nostalgique (un sourire quand elle reçoit un mot dans son carnet).
Faire venir tous ses potes comédiens et s'amuser avec eux. Et surtout, avoir Yolande Moreau comme mère. On se délecte de la voix de l'actrice, que Camille tente à tout prix d'enregistrer (une des plus belles trouvailles du film). Avoir confié l'illustration sonore à Gaetan Roussel qui signe des textes simples et envoûtants, parfait pour coller avec l'univers du film.
Des apparitions enchanteresses, à l'image du pote de son futur-ex-mari qui lance un "psychopathe" inoubliable.

Camille se retrouve dans des situations inédites comme si elle pouvait s'amuser avec le temps, elle croit contrôler son passé quand tout à coup il lui échappe. C'est une réflexion qui ne dit jamais bêtement qu'on aimerait tout refaire mais qui dit bien la vérité, si on pouvait ré-avoir 16 ans, on voudrait à tout prix immortalisé ses parents que pourtant l'on rejette à cette époque. Parce que comme le dit l'infirmière à Camille « à cet âge l'âge on réfléchit après ».

Camille se rend compte que ce n'est jamais le passé qui est à changer mais que c'est dans le présent qu'il faut agir. Elle donne une magnifique illustration à ces paroles « Je peux vivre sans toi, oui mais, le seul problème mon amour s'est que je ne peux vivre sans t'aimer ».

Oui, avec ce film on se sent bien, avec l'impression de traverser un cinéma joyeux mais conscient de la réalité, burlesque aussi. C'est un monde coloré, une nostalgie maîtrisée comme une empreinte que l'on garde au cœur. Le cinéma a cette capacité de faire revivre à jamais des époques passées, s'en amuser, c'est une façon pour Lvovsky de montrer qu'elle maîtrise pleinement l'outil cinématographique, énorme machine à remonter le temps, capteur éternel de nostalgie, de douceur et de la voix de Yolande Moreau, actrice vibrante. Un méga giga coup de cœur !

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le 23 sept. 2012

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eloch

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