Noémie Lvovsky sort avec "Camille redouble" son cinquième long métrage pour le cinéma, plus de 17 ans après "Oublie-moi", le premier. Elle narre alors l'histoire d'une quarantenaire contrainte de revivre quelques mois de sa jeunesse, à l'époque où elle rencontre son futur mari.
Cette histoire parle avant tout de la mélancolie que tout un chacun éprouve lorsqu'il se rend compte qu'il a laissé sur le sentier de son passé des personnes et des sentiments qu'il regrette. S'il se révèle original, le récit de Lvovsky tourne assez rapidement en rond autour de l'interrogation qui taraude son propre personnage : "Comment puis-je éviter de faire les mêmes erreurs ?". La fin, assez bien amenée, et pas larmoyante pour un sou, parvient à faire son petit bonhomme de chemin dans nos esprits.
A ce niveau-là, sans être excitant, le film n'a rien à se reprocher et remplit sûrement son cahier des charges.
C'est plus en terme de réalisation que le problème prend une taille plus conséquente.
D'entrée, de nombreux faux raccords affichent le ton. Mais ceux-là ne sont pas les plus importants, car non volontaires, bien évidemment. Ce qui dérange plus est l'image vraiment laide proposée en permanence au spectateur. S'il gagne en réalisme, le film est en revanche vraiment désagréable à observer. Cette ambiance des années 1980 fatiguées qui nous est proposée nous lasse au bout de quelques minutes, et ce ne sont pas quelques scènes cocasses de rébellion labellisée 1985 qui répareront cela. On n'en peut plus de ce gris !
De plus, quelques incongruités d'âges des actrices hérissent notre poil : les bandes de copains parcourant les allées du lycée paraissent aussi jeunes que les habits qu'ils portent...
En bref, un film sympathique, volontaire et où règne une bonne humeur sincère, mais où l'ambiance est surannée, dépassée et au final lassante. Fans des années 1980 ou quarantenaires nostalgiques, vous y trouverez votre compte. Les autres, passez votre chemin.