C'est moche de se retrouver avec l'impression d'avoir raté sa vie quand vient la 50aine, alors si en plus on n'a pas de rolex et que sa vieille montre tombe en panne, c'est vraiment pas la joie.
Camille va mal, tellement mal qu'elle se fait un film pour revivre au temps béni de son adolescence; là où tout a basculé.
Le film n'a rien de forcément très original mais il arrive à être touchant: si l'actrice principale (et réalisatrice) m'énerve un peu, elle reste attachante dans cette redécouverte de sa vie.
Contrairement à la plupart des films de retour dans le temps, ici on ne s'ennuie pas avec des acteurs plus jeunes, on prend les mêmes, on les habille dans le ton de l'époque et basta.
ça peut faire fainéant mais en même temps ça a son petit effet.
Camille redouble a souvent des allure de Camille nous saoûle, et puis parfois des éclairs de Camille nous chamboule.
Autant le comportement de l'héroïne face à sa jeunesse est souvent exagéré, autant ses retrouvailles avec ses parents, cette envie de saisir leurs voix, de profiter des instants passés avec eux sont très bien rendus, c'est touchant, et ça sonne vrai. Parce que souvent quand on repense aux gens qui ne sont plus là, le souvenirs des voix est quelque chose de ténu, et puis un jour on se rend compte qu'on ne sait plus, qu'on a perdu quelque chose, et ce ne sont pas les photos qui vont nous rendre ses souvenirs.
Finalement même si revivre son adolescence n'est pas le rêve ultime, la revisiter rapidement ça donne envie quand même.
Sur le même thème, la création de Boulet dans le cadre des dernières 24 heures de la bande dessinée est aussi un bon moyen de se rappeler qu'à tout âge ses problèmes, et que le "c'était mieux avant" n'est qu'une illusion entretenue par une mémoire sélective qui enjolive les souvenirs.