Camille Redouble
de Noémie Lvovsky
Ce film est un condensé de cinéma français. C'est le syndrôme du film psychanalyse.
Camille, la quarantaine bien tapée, se sépare de son copain qu'elle avait rencontré au lycée. Cet événement marque l'étape décisive d'une longue descente aux enfers pour cette femme alcoolique et fumeuse invétérée. Elle pense avoir ratée une bonne partie de sa vie. Heureusement durant une réunion d'anciennes camarades de son lycée et suite à ce qui s'apparente à un coma éthylique la voilà replongée dans son passé et surtout à l'époque cruciale ou ses choix vont décider d'une bonne partie de sa vie future. au final elle ne changera rien à sa vie mais qu'elle apprendra à l'accepter.
On peut passer sous silence, puisque d'autres l'ont largement signalé, le plagiat du film "Peggy Sue s'est mariée". D'autant que je n'ai pas vu ce film, la comparaison serait compliquée.
Ce qui est agaçant dans ce film, c'est plutôt l'interprétation générale assez moyenne ou tous le monde semble joué une caricature de son rôle. Les parents bien mièvres et trop gentils (La maman sauve une abeille devant les yeux ennamourées de sa fille), les professeurs à pipes et velours côttelé, les amies et copains sortis d'une pub des années 80. Rien ne sonne vrai. Les scènes s'enchaînent, on sourit un peu, on a l'impression qu'elle revit les scènes de sa jeunesse sans y croire; voire la scène de la rebellion qui ne débouche sur rien. Camille Redouble ressemble au final à un album photos regarder 20 ans plus tard. Une mise en scène décousue et peu inspirée par moments. La nostalgie d'une époque révolue, dont elle se rappelle avec peine. Quelques moments de sourire qui ne font pas une comédie. En forcent un peu quelques scènes, idées émergent péniblement de l'ensemble(l'enregistrement des voix, pourquoi pas. Le plan de l'affiche, la balade en vélo). mais globalement c'est un film de vieux qui range ses tiroirs à souvenirs. Evidemment on peut-être toucher par ce discours, je suis passé à côté du temps perdu qu'on ne rattrape plus.
Comme souvent dans les films français on assume pas du tout le fantastique en se cachant derrière une pseudo poésie du quotidien. C'est vrai le mystère et la beauté se cache aussi dans un bon feu de bois, une plante qui pousse, un bus qui n'arrive pas, une lettre du facteur , une galette partagée en famille, boire un verre de gnôle tout en pêtant à la voie lactée (respect "la soupe au choux")... Cette volonté de ne pas assumer l'aspect fantastique omniprésent; puisqu'il s'agit bien d'un voyage dans le temps. Et souvent on détruit le rêve, l'imaginaire en l'expliquant par une psychologie soulignée au marqueur pour bien montré que la psychanalyse c'est bien passée, on peut passer à autre chose. La conclusion tendrait d'ailleurs à renforcer cette idée.
Bon en même temps 10 € c'est mois cher que le psy.