Alors que le Japon n'avait toujours pas reconnu l'existence de la fameuse unité 731 et de son camp de la mort, ayant commis ses exactions entre 1932 et 1945, la Chine proposait un film relatant les horreurs commises par le sombre Shirō Ishii et les expériences effectuées par son unité, en 1988.
Camp 731 arrive près de 20 ans avant Philosophy of a knife, relate les mêmes faits, et propose plusieurs séquences similaires.
Les deux œuvres se complètent bien. Philosophy of a knife propose de plus amples explications, cette œuvre étant moitié fiction, moitié documentaire.
Camp 731 étant une fiction, on peut voir des scènes sur les troupes, sur les cobayes, sur des rivalités entre gradés, etc... Bref, c'est un peu "romancé".
Camp 731 a d'intéressant qu'il s'agit d'une œuvre qu'on ne verra plus aujourd'hui. Non pas par l'atrocité du propos, l'horreur extrême montrée, ou la brutalité de certaines scènes. Mais pour deux scènes en particulier (celles du chat et de l'enfant muet), qui de nos jours ne pourraient en aucun cas apparaître dans un film.
J'ai vu la version de 105 minutes (intégrale), et pour le coup, on se doute de ce qui a été censuré dans les versions plus courtes.
Si vous pensez que Camp 731 n'est qu'un simple torture porn des années 80, détrompez-vous. Il présente froidement les horreurs commises au nom de la guerre, de la science, et de l'empire.
Une des scènes les plus édifiantes est celle où l'on voit un scientifique sortir en trombe d'une pièce, couvert de sang, pour vomir. Là, Shirō Ishii déclare qu'il faudra simplement un peu de temps à ce scientifique pour s'habituer et ne plus avoir ce genre de réaction.
De même que le lavage de cerveau des troupes de jeunes, auxquels on matraque que les maruts ne sont pas des êtres humains, mais juste des... maruts.
Moins éprouvant que Philosophy of a knife, Camp 731 reste un film d'horreur high level.
Du cinéma extrême pur et dur, qu'il serait malsain de dire qu'on le regarde par simple plaisir.