Vous vous doutez bien que ce superbe jeu de mot qui donne le titre à cette « chronique » est réalisé par un professionnel.
En effet en début d’année était teasé un remake de Candyman par Jordan Peel qui utilisait pour thème musical, une version revisité du fameux tube des Destiny’s Child.
C’est une tradition chez Peel, prendre un classique de la chanson urbaine, un tube, le distordre et en faire un thème horrifique.
C’est ainsi que pour « US », son dernier long métrage, le célèbre hymne à la fumette " 5 on it " du groupe Luniz s’est transformé en une ritournelle angoissante.


C’est donc piqué par la curiosité de la sortie de ce prochain film, que j’ai décidé de me plonger dans mes souvenirs d’enfance, à une époque milieu des années 90’s ou les films d’horreur trouvait un nouvel essor à travers les slasher.
Ces films qui mettent en lumière un tueur solitaire décidé de prendre sa revanche sur la vie,en découpant et mutilant des âmes innocentes au passage.
Freddie Krueger avait son abominable pull bicolore et son gant acéré, Chucky était une poupée rousse au visage angoissant,Michael myer avait son masque inexpressif et sa combi d’électricien.


Et candyman dans tout ça ? Candyman était noir et il suffisait de prononcer son nom 5x dans un miroir pour le voir apparaître.
Mais on peut se demander de quoi candyman est-il le nom ?
Cette question Bernard Rose s’évertuera à nous en apporter la réponse avec son 3e long métrage d’1H40.


Le film débute sur un plan large de Chicago ou surgit au loin ce qui semble être un essaim d’abeille.
La scène d’introduction qui suivra sera familière pour les amateurs du genre, un jeune couple wasp décide de franchir l’interdit et de prononcer 5x le nom proscrit devant un miroir : Candyman.
La scène se conclue sur un bain de sang
Candyman disait le journal qui relate l'histoire sur lequel Helen Lyle, universitaire à la faculté d'Illinois, pose les yeux.


Elle n’en croit pas un mot,elle range ces affabulation sur la même étagère que les crocodiles des égouts new yorkais,des fumisteries colporté par de crédules quidam.
Elle décidera tout de même de se rendre avec son ami dans le quartier de Greensboro ou tout semble avoir commencé.
Elle est accueillis par une population noire hostile, qui la soupçonne elle et son amie d’être des 5-0.
Premier rapport de force, première claque, la rencontre de deux Amériques qui ne se fréquentent pas est pour elle un choc.
Une fois le choc passé elle s’enfonce dans le ventre de la bête(ce qui donne un plan large magnifique ou la tête blonde d’Hélène surgit d’un trou ou se dessine la face d’un homme noir hurlant).
Elle rencontrera au cours de sa flânerie et toujours en quête de vérité, une mère de famille célibataire qui fera office de porte voix des laissé pour compte.
Qu’est-ce que fait une blanche endimanché dans les poubelles de l’amérique ? Elle harangue l’héroÏne en lui expliquant que tous ne sont pas dealer ou membre de gang(gangbanger sous titré violeur...), que parfois ils/elles essaient juste de survivre…


Cette énième échange est un énième choc, qu’elle s’empresse de partager à ses collègues universitaire attablé dans un resto cossue ,ou coule les bordeaux millésimé,bien loin des quartiers ou s’entassent les laissé pour comptes dans des conditions insalubre


L’enchainement des deux scènes entérines le contraste de ces deux Amériques.
A table un chercheur émérite ayant travaillé sur le sujet décide de prendre à partie, l’air dédaigneux,la jeune chercheuse pour lui conter l’histoire de Candyman [SPOILER]


Celle d’un esclave doué en peinture qui a eu le malheur de s’emmarouché de la fille d’un riche propriétaire terrien.La sentence du père sera irrévocable l’esclave aura la main scié,il sera tartiné de miel puis jeté en pâture aux abeilles, sa dépouille sera brûlée.


[SPOILER]


Cette révélation crée des sentiments divers au sein d’Héléne,que le réalisateur illustrera par un plan très Dario Argentien ou l’on voit son regard perçant entouré d’ombre, tout est limpide,elle se doit de découvrir la vérité.
Et au moment où celle-ci s’en approchera, elle entendra sur un parking une voix d’outre-tombe qui la mettra en garde, elle fera pour notre plus grand plaisir tout son contraire.
Commence alors pour elle une longue descente aux enfers ou l’histoire semble se répéter,une descente aux enfers qui s’ achèvera là ou tout à commencer à Green’s boro…


Candyman n’est pas un chef d’œuvre c’est sûr, il souffre de nombreux défaut, j’ai en tête une scène ou celui-ci disparaît à travers une vitre avec un effet digne des pires vidéo Tik tok.
C’est un néanmoins une gourmandise beaucoup plus profonde que ce que l’on veut bien croire et qui a trouvé son public, non moins chez les amateurs du genre que chez les fan de rap.


Effectivement on retrouve Candyman autant au détour d’une rime de 2pac (Troublesome 96) que chez Das EFX ou plus récemment chez Travis Scott dont le sample du théme principal lui donnera son premier tube en compagnie de Young Thug et Rich Homie Quan.
On imagine bien que les pérégrinations d’un ancien esclave qui fait tremblé l’Amérique bourgeoise blanche ait trouvé echo chez les laissé pour compte.


Ce film est donc du pain bénie pour J.Peel dont on retrouve ces contrastes entre deux Amériques dans les deux précédents long métrage de l’humoriste.

AZ-
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le 4 mai 2020

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