Les remakes, le masqué ne dit pas forcément non. Tout comme aux oeuvres référencées maquillées en suite... Pourvu que les films qui en découlent ne trahissent pas les opus originaux. Ou permettent d'envisager le matériau sous un autre angle.
Sauf que ce Candyman millésimé 2021 n'est rien de tout cela. Et pire encore.
A en croire l'hypocrite Nia Da Costa en interview, il était question de prolonger les thèmes abordées en 1992 par Bernard Rose, d'en extraire ce qui fonctionnait le mieux et d'y rester fidèle. Si de tels propos sont aptes à nourrir le rêve suscité par un dossier de presse et à jeter de la poudre aux yeux des esprits les plus fragiles, force et de constater qu'à l'écran, il ne reste quasiment plus rien du chef d'oeuvre horrifique d'antan.
Ou Nia Da Costa n'y a rien compris, allez savoir...
Sauf que cette dernière est trop intelligente et s'est plutôt engouffrée dans la brèche woke afin de bénéficier de la queue de comète du politiquement acceptable d'aujourd'hui.
Car de la légende urbaine, il ne reste en 2021 qu'une machination indigne d'un gosse de cinq ans et un mythe agité comme une coquille vide à tout bout de plan, instrumentalisé sur l'autel de la victimisation ambiante et de l'affirmation du péché originel blanc.
Pas que je condamne un quelconque discours politique, mais le patronage de l'entreprise par Jordan Peele a quand même bon dos, lui qui s'était montré bien plus subtil et grinçant avec son très bon Get Out et son formidable Us. De quoi douter de sa participation à ce scénario en forme de foutage de gueule, pour tout vous dire.
Sauf que Candyman 2021 n'en est plus réduit qu'à jouer au boogeyman de service que l'on invoque à l'envi. Une figure de la vengeance et de l'auto-justice qui ne démastique que du blanc méchant et superficiel responsable de la gentrification du quartier et vivant sur le dos de la communauté.
Sauf que Nia Da Costa n'en est plus à une incompréhension près vu que son personnage principal profite de cette gentrification et joue à l'artiste à bonnet en tirant profit de la souffrance de ses frères... De quoi laisser perplexe, en somme.
Du fait de ce terrible contresens et de la torsion du matériau d'origine aux aspirations militantes hypocrites du moment, Candyman se voit dès lors ôter toute mythologie pour devenir une bête figure de proue que l'on brandit. Une violence que l'on utilise pour répondre à une autre violence. Exit aussi sa poésie tragique et émouvante, son histoire d'amour qui n'avait pas besoin d'illustration pour faire comprendre la souffrance de Robitaille. Exit aussi le propos politique relatif à l'exclusion de toute une classe sociale, réduite aujourd'hui à une communauté noire victimisée.
Plus encore que dans Promising Young Woman, il ne reste alors plus, avec Candyman, qu' une oeuvre pamphlet aussi fine qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine, aussi caricaturale que complaisante dans son discours qui encouragerait presque à une certaine forme de radicalité si elle ne se montrait pas aussi bête à bouffer du foin.
Candyman, en 2021, est un vulgaire film horrifique de plus, d'une mécanique indifférente tristement automatique dans son déroulement, au cahier des charges d'un lourdingue à pleurer de rage qui n'hésitera pas, par exemple, à crever de l'ado idiot dans un quasi hors champ indigne.
Et quand on réalise, à la fin du générique, que l'on fait de la retape en vous proposant de vous informer sur des associations prônant la "justice raciale", on se dit qu'il n'y a plus guère de doute quant au mobile d'une telle entreprise.
Candyman, en 2021, a tout de la profanation à fuir dard-dard.
Elle était facile celle-là...
Behind_the_Mask, Behind_the_Mask, Behind_the_M... Oh et puis merde !