Canicule radicalise l’opposition entre les milieux géographiques et sociaux, projette un bandit américain dans une France rurale de pacotilles où tout le monde est affreux, sale et méchant, où la caricature vaut caricature, où la réalisation se complaît dans les atrocités figurées au point de les rechercher pour forcer une originalité qui n’advient qu’à la fin du visionnage, quand se réalise la décantation de cet agglomérat d’éléments disparates. Les plans voulus iconiques sur Lee Marvin courant dans les champs de blé se répètent encore et encore, ad nauseam, grossièrement filmés par hélicoptère, rythmés par la partition instrumentale et électronique de Francis Lai. Tout est bouffi, si bien que l’intrigue tour à tour émancipatrice et corruptrice du personnage de Jessica disparaît dans le fumier des relations campagnardes. L’hommage aux polars français comme américains s’avère être aussi délicat qu’un éléphant dans un magasin de porcelaines… Une production proche de la déplorable comédie Un chien dans un jeu de quilles (Bernard Guillo, 1983) sortie l’année précédente.