L'ouverture très typée quatre-vingts fait peur, non pas par sa violence, car le film débute par un braquage, mais par l'affreuse mise en scène d'Yves Boisset. La scène est vraiment grossièrement construite, le jeu d'acteur est caricatural, les flics tirent n'importe où au lieu de tirer sur une cible définie. Il semble n'y avoir personne en face de l'acteur à ce moment-là. L'indication de Boisset semble être, tirez à peu près par là et on verra au montage, c'est vraiment foutraque et plus risible qu'efficace. Même certains mouvements de caméra ne sont pas vraiment bons, la caméra est mal placée par instants. Elle est soit trop prêt des acteurs, soit ses mouvements la rendent trop visible, on sent bien trop sa présence dans le début du film. D'ailleurs il est possible de voir l'ombre de la caméra, du micro, ou encore le reflet dans la peinture de la Cadillac rose du projecteur sur son pied avec un homme à ses cotés, lorsque Bernadette Lafont crève un pneu.
Fort heureusement par la suite le film est nettement mieux tenu, plus l'histoire avance meilleure est la construction. Ça reste tout de même grand guignol par moments, mais là c'est volontaire. Le film de Boisset montre une France rurale dégueulasse, peuplée de crétins consanguins. Les acteurs sont parfaits pour les personnages qu'ils incarnent, Lanoux et Carmet ont bien la tête de l'emploi de leur personnage, tout comme Bernadette Lafont qui a le feu au cul. Elle a elle aussi la gueule et le cul de l'emploi. C'est un bon film, mais il faut tout de même faire abstraction de grosses incohérences. Le but du film n'est pas d’être dans le vrai. Les dialogues d'Audiard sont bien senti ils sont marrants, bon il ne fait pas des phrases comment dans d'autres films, mais ça apporte ce qu'il faut aux personnages pour être amusant. Le dialogue absurde de Carmet qui parle de l'essence est fort amusant tout comme l'entendre dire à tout bout de champ nom d'une bite.