Expérience immersive plutôt que film d'action (on songe au cinéma d'Apichatpong Weerasethakul ou de Gus Van Sant ou encore aux romans de Julien Gracq), ce premier long métrage de l'Australien Aaron Wilson est aussi beau que courageux : presque aucun dialogue, pas de sous-titres pour les langues asiatiques, récit fragmentaire impliquant qu'il s'agit des souvenirs incertains et traumatiques du personnage principal, soin extrême apporté au travail du son où se mêlent confusément bruits de la jungle et de la guerre traversés ça et là de chuchotements humains et de souvenirs de chansons.
Loin d'être gratuitement esthétisant Canopy est un film humaniste dont la forme vise à délivrer un récit inspiré de témoignages d'anciens combattants recueillis par le réalisateur et scénariste.