Si on prend la filmographie de Michael Moore sur ces dix dernières années, ça ressemble doucement à un naufrage. A trop vouloir simplifier et à force de tirer sur la corde sensible, Michael Moore a fini par se perdre (et par me perdre par la même occasion). Il donne raison a ses détracteurs qui l'accusent de "truquisme" et assène une suite de propos qu’un spectateur pas trop convaincu peut facilement prendre pour de la propagande.
Avec Capitalism A Love Story, Michael Moore ne déroge pas à la règle et tombe dans la facilité. Capitalism A Love Story, c'est en quelque sorte "Le Capitalisme pour les nuls". Michael Moore n'explique nullement le fond de la crise qui s'abat sur les pauvres et se contente de l'exposer. On y apprend pas grand chose, mais sur la forme c'est tout de même du très bon Michael Moore. On se laisse prendre "une fois encore" à des moments de révolte et d'humour bien sentis. Ce Michael Moore là se veut aussi plus personnel, il raconte son enfance et interroge son papa devant la caméra ... des séquences qui sont très touchantes.
Bref, à force de marteler films après films son idéologie, on finit par se lasser. Mais toujours est-il qu'il possède toujours le même talent visuel et la même virtuosité au montage qui font sa signature depuis Roger & moi, c'est au final ce qui le sauve (mais de justesse) du naufrage.