Josh Trank ne représente pas la décrépitude d’un mythe, il livre un homme au spectacle de l’animalité dans ce qu’elle a de plus dégradante : Capone aboie sur ses ouvriers et sur les journalistes entraperçus au loin comme un chien montre les crocs devant l’inconnu ; il réagit instinctivement en tuant un alligator ; il défèque dans le lit conjugal avec une abondance telle que la caméra s’y attarde à la manière des mouches gravitant autour d’une crotte fraîche. Le principal défaut du long métrage tient ainsi au point de vue porté sur le personnage, soucieux de le raccorder à son humanité la plus triviale, troquant alors sa matière mythique contre une matière putride qui ne dit rien ni du roi des gangsters – sinon qu’il est fait comme tout le monde – ni de la pertinence même de cette déconstruction. L’entrelacs du drame et du fantastique ne fonctionne guère, le réalisateur ne maîtrisant ni l’un ni l’autre.
Une fausse bonne idée pour un film indigent, redondant et fort mal interprété.