Emmanuel Mouret nous avait habitués depuis presque toujours aux comédies romantiques, condensé parfait entre le marivaudage amoureux et le vaudeville pur.
"Caprice", son 8ème long-métrage est de fait l'essence même de son cinéma. Le réalisateur, comme un certain Woody Allen, est l'acteur de ses films et s'amuse à jouer le parfait timide, l'innocence même. Et comme dans tous ses longs – voir l'excellent "Un baiser, s'il vous plaît" – il s'entoure des plus belles femmes avec lesquelles il joue le jeu de l'amour et du hasard, du pur Marivaux, on vous dit ! Du hasard, peut-être pas vraiment finalement. Car dans "Caprice", il est davantage question de destin. Caprice (délicieuse Anaïs Demoustier) et Alicia (superbe Virginie Efira) ne croient pas au hasard. Pour la rousse – Caprice donc – sa rencontre avec Clément, l'instituteur (Emmanuel Mouret) est le fruit du destin, elle s'évertue même à le convoquer pour que celui-ci tombe amoureux d'elle... Cela marchera-t-il ? À vous de voir ! Quant à la blonde, pétillante actrice de théâtre, elle pense que sa rencontre avec Clément était jouée d'avance et vue dans les cartes d'une voyante. Avec ces deux histoires, le film pose les deux grandes questions de l'amour... Doit-on se fier à l’instinct ou au destin pour trouver l'âme sœur ? Le film n'y répond que partiellement et de manière ambiguë.
Au final, "Caprice" est une jolie comédie sur l'amour (encore et toujours), offrant des apartés - la scène de l'aquarium par exemple - digne d'un Woody Allen. Il y a parfois du Rohmer dans le texte. C'est léger. C'est drôle. C'est mignon. Quelques longueurs peut-être dans la gestion du trio amoureux. Vaudevillesque à souhait. Du Emmanuel Mouret, quoi.