Les frères Russo reviennent sur le personnage de Captain America après un "Soldat de l'hiver" (2014) pour le moins très réussi. ET BIGRE ! les loustics veulent s'attaquer à CIVIL WAR ! rien que ça !
Civil War dans les Bds c'est quoi ? Après que des mutants pas chouettes n'aient causé une explosion redoutable, les gouvernements réclament un meilleur encadrement de tous sur-humains ou super-héros. Pour faire simple, ils vont devoir se déclarer et s'enregistrer.
Ça créer des discordes même chez les plus grands : Tony Stark et Steeve Rogers en première ligne. Le premier, humain avant tout, comprend et encourage cette démarche. Le second, bien que son identité propre ne soit plus un secret depuis longtemps, voit surtout l'atteinte aux libertés et les risques encourus par certains : imaginez ce qui pourrait arriver à tante May si Peter Parker avoue se balancer d'immeubles en immeubles pour casser du vilain ? Impensable !
La force de cette Bd, c'est donc ça avant le Cross-over monumental qu'elle permet. Ce sont deux camps, dont chacun à de réels arguments pour prétendre être du bon coté, qui vont s'affronter pour représenter ceux qui sont derrière eux. Un évènement des plus marquants dans l'univers de la Maison des Idées, avec des conséquences palpables chez nombre de ses protagonistes.
Avouez que ça envoie du lourd !
Forcément ça a été plus compliqué à mettre en route au ciné : question de temps déjà et malgré un film de 2h27. Question de moyens aussi, car l'univers cinématographique, certes déjà riche, est loin de ce que peuvent proposer les auteurs sur papiers. On va devoir se contenter d'une guerre civile avec une quinzaine de personnages, mais ça peut passer !
Alors, quid de ce long métrage si prometteur sur papier ?
Les scènes d'actions fonctionnent, c'est déjà ça. Mais c'est tout. Si au départ la nécessité de passer une Loi pour cadrer les agissement des Avengers (ce n'est pas enregistrer les méta-humains mais ça reste intéressant, même si ça ne permet pas les mêmes questions) est bien mise en avant pour diviser les super-héros on entendra très vite plus parler d'elle. On en parlera pas même en fin de film pour conclure les questions posées avec elle.
Ce qui fera avancer le film, c'est donc la quête de Captain America : il a entendu que son vieil ami Bucky allait se faire maraver, il est pas content et il veut pas que ça arrive alors il fera tout pour que ça n'arrive pas, quitte à entrer dans l’illégalité et s'en prendre aux agents des états. On touche pas à Bucky, quoi !
Non je ne sais pas. Autant en BD les revendications du personnage fonctionnent, autant ici Captain America semble juste être un grand enfant qui ne veut pas obéir. "Plutôt casser du flic que de laisser crever mon vieux copain accusé d'un terrible attentat et coupable de nombreux méfaits !" Ouais. NAN.
Avec lui, ce sont tous les personnages qui le suivent qui semblent mener une bataille vaine et sans fond. Ça suit C.America parce que c'est lui. Il fait quoi ? Il veut sauver son copain ? ok, pardi !
Le soldat de l'hiver devient un tel McGuffin qu'il est apparu sur internet une pétition pour officialiser la relation homosexuelle entre Steeve Rogers et lui ! C'en est devenu une blague sur certains sites : "Trouvez-vous un homme qui prenne soin de vous comme Steeve Rogers de Bucky !"
C'est ça, Captain America ? Un gus qui combat l'Etat pour protéger l'amour de sa vie ? Fut-il un terroriste ou un criminel ?
Le film est ainsi passé complètement à coté de toutes les questions qui auraient pu le rendre véritablement intéressant. Il leur a préféré une course en avant insensée et inconsidérée. Le pire sera peut-être de voir finalement les militaires utilisés de façon extrême et radicale, histoire d'appuyer le coté de Rogers : Vous avez vu ce qu'ils font aux méta-humains qui refusent de signer leur truc ? C'est C.America qui avait raison !
Et HOP ! ABRACADABRA ! en un tour de magie le personnage le plus irresponsable du film est redevenu le super héro qu'on connaît ! Heureusement que l'on peut toujours s'appuyer sur les militaires pour proposer des vrais méchants !
Iron Man/Tony Stark tire un peu son épingle du lot dans ce film, comme dans les autres. L'évolution de son personnage est l'une des choses les plus intéressantes à suivre dans cet univers cinématographique. Les autres seront bien trop survolés et même souvent bombardés pour que nous puissions en dire grand chose. Vous aimez Spiderman, regardez c'est lui ! Faîtes lui coucou ! Quant à la panthère noire, sans doute tronquée après que ne fut admis l'homme araignée chez Marvel Studio, il ne semble plus présent que pour donner plus d'écho au véritable antagoniste de ce film, lequel aura le plan le plus alambiqué jamais observé pour arriver à ses fins.
(Je ne dirai rien sur le twist qu'il demandera, pour avancer un ultime combat entre le héros de fer et son comparse, égal au mauvais twist rencontré chez le film de DC le mois précédent la sortie de celui-ci).
Dommage enfin qu'il y ait justement tant d’échos faits au discours de cet antagoniste, donnant l'impression d'un message répété jusqu'à plus soif.
Ce CIVIL WAR est donc une petite déception pour moi. Si, comme la plupart des films Marvel, il tient ses promesses coté divertissement, il n'en tient aucune autre à priori et se contente des acquis de l'univers dans lequel il prend place pour se donner quelques plus-value. Pour le côté créatif, on repassera.