Cap ou pas Cap

Après un First Avenger agréable mais incertain par moment et un Winter Soldier fabuleux, voici venir Civil War, qui s'inspire directement du comics du même nom dont la réputation n'est plus à faire. Les récentes activités des Avengers ont mené à la mise en place d'un traité imposant à ces derniers de respecter les frontières et surtout d'intervenir uniquement suite à une demande des Nations Unies. Conclusion, division du groupe, car tout le monde n'est pas forcément d’accord.

À la barre, nous retrouvons Anthony et Joe Russo, qui ont su faire leur preuves avec un Captain America 2 profond et intelligent, marquant un tournant dans la vitrine Marvel. Ils sont de retour et pour un petit bout de temps, étant donné qu'ils se chargeront des deux prochains films Avengers.

À mi-chemin entre un Captain America et un Avengers, Civil War s'annonçait grandiose de par beaucoup de choses. Tout d'abord, les réalisateurs en charge, sortis de nulle part, avaient pondu une petite perle avec Le Soldat de l'Hiver, ensuite, ils comptaient adapter un évènement majeur des comics, un conflit politique divisant tous les super-héros, ce qui permettrait d'avoir un excellent lineup à l'écran et enfin, cerise sur le gâteau, alors que cette option paraissait désespérée, Sony dit adieu à Mark Webb/Andrew Garfield pour signer un accord avec Marvel, le petit Spider-Man retourne dans sa juste écurie.

Qu'est-ce qui résulte donc de cette douce recette ? C'est plutôt simple, un excellent film. Car en effet tout y est.

À l'opposé du regretté Batman v Superman, la première moitié du film installe des bases solides et crédibles. Et c'est ce qui surprend le plus au final, la crédibilité. Chaque personnage voit le Traité de Sokovie différemment, et toutes leurs raisons sont légitimes. Il est donc bien plus aisé de croire en ces personnages quand leurs motivations signifient quelque chose. Ce qui est d'ailleurs valable pour tout méchant.

La politique, c'est là que les frères Russo frappent fort, même si c'est loin d'être une nouveauté dans le sens où ils réitèrent juste ce qu'ils avaient concocté avec le dernier opus, nos personnages ne sont pas juste des gars en costume qui se battent contre des extraterrestres ou des robots. On s'éloigne d'un schéma "X héros sauve le monde". Avengers n’était pas mauvais pour ces raisons, loin de là, c’est juste une manière plus réaliste de traiter les personnages et leur background. Ici tout se joue sur la relation entre Steve Rogers et Bucky Barnes ainsi que le lien avec la mort des parents de Tony Stark. On pourra d’ailleurs souligner qu’il est possible, à l’opposé d’un certain autre film, de créer un conflit incluant une mère sans que cela tourne au ridicule.

La vraie force de Civil War, c’est la gestion de son conflit. La raison pour laquelle le combat final est si jouissif, c’est parce que celui-ci est correctement amené. Et bon sang, ce que c’est bon. Que ce soit pour Spider-Man, Black Panther ou le tour de magie d’Ant-Man, tout est parfaitement réalisé. Et pour parler un peu plus de ces trois personnages, Ant-Man reste au top de sa forme, Paul Rudd y est pour beaucoup, Black Panther est assez intriguant, son interprète dégage quelque chose de particulier, donnant un côté unique à son personnage (et ce costume, bon sang) et enfin, Tom Holland cartonne dans son approche de Spider-Man, surtout lors des séquences de combat.

Quant aux « anciens » personnages, Tony Stark étonne dans son comportement, respectueux des volontés des Nations Unies, cela donne un second souffle au milliardaire qui commençait à tourner un peu en rond dans sa personnalité; Vision conserve mon coup de coeur, il y a toujours une certaine poésie lorsqu’il est à l’écran et pour finir, Captain America ne cesse de m’épater, cette fidélité finie même par devenir touchante.

Mon plus gros regret reste, encore une fois, l’absence d’une bande originale mémorable. C’est pour moi le plus gros problème chez Marvel actuellement. Ant-Man et Les Gardiens de la Galaxie offraient des thèmes fort sympathiques mais loin, très loin de ce qu’avait fait Danny Elfman avec les Spider-Man de Sam Raimi.

S’il y a bien une chose à retenir, c’est que Kevin Feige fait des bons choix. Tout ça annonce du bon pour la suite. Oui, je te vise toi, Spider- Man: Homecoming mais également Avengers: Infinity War. Les deux Russo savent ce qu’ils ont entre les mains et le prouvent bien. Un Civil War largement à la hauteur de mes attentes renforçant la qualité du Marvel Cinematic Universe qui n’a désormais plus aucun soucis à se faire.

Welcome home, Spidey.