Captain America : Le Spoiler de l'Hiver.
Attention : comme le dit très justement mon titre, cette critique contiendra quelques spoils.
J'avais bien aimé le premier épisode des aventures de Captain America dont je lui reprochais hélas son côté "introduction aux Avengers" à peine voilé. Après la sortie de ce-dernier, il était temps que Cap ait à nouveau un rôle-titre.
Comme je le disais dans ma critique du premier, Captain America est un personnage que j'ai toujours trouvé gentiment insipide, le penchant Superman de Marvel, sans la cape. Cependant, Ed Brubaker dans ses comics et Johnston dans le premier film ont réussi à en faire un personnage sympathique (même si toujours aussi droit dans ses bottes). Dans les comics, justement, il a fallu que l'arc Civil War pointe le bout de son nez pour que l'on découvre une facette du personnage inattendue : rebelle contre l'autorité en place, dissident, chef d'un groupe de super-héros contre une loi et contre d'autres super-héros.
C'est cette facette qui sera exploitée dans Captain America 2, où notre héros se retrouve assez rapidement en cavale, poursuivi par le SHIELD qui veut sa peau, et assisté par Black Widow puis par le Faucon. Ce personnage est d'ailleurs assez chouette, il l'était déjà dans la bd et j'étais content de le redécouvrir ici.
L'histoire est relativement classique, si ce n'est qu'il met évidemment en scène des super-héros, mais elle reste efficace et propose son lot d'action, d'explosions, de morceaux de bravoure et de rebondissements. Les combats ne sont pas forcément tous très lisibles et manquent parfois de cohérence : Cap a une force surhumaine lui permettant d'envoyer valser les malandrins anonymes et de planter son bouclier dans du béton armé, mais dès qu'il tombe face à un gugusse qui a la chance d'avoir un nom, les bastons se font tout à coup sur un pied d'égalité alors qu'il est sensé être le seul super-soldat...
Bon, ceci dit le Soldat de l'Hiver semble avoir les mêmes propriétés que lui, ça peut s'expliquer, entre le bras en métal et les expériences. Mais les autres péons, j'ai un peu de mal à comprendre.
Pour en revenir au Soldat, je reste étonné que son nom ait été choisi comme sous-titre pour ce film. Il n'a finalement pas une place aussi importante que j'aurais imaginé, et connaissant le personnage dans la bd, je m'attendais à plus. Je m'attendais à ce qu'il recouvre réellement la mémoire en fin de film et qu'il s'allie à Cap. Il y a bien un ou deux sursauts, mais dans l'ensemble, Sebastian Stan campe une sorte de Joker Nolanien mutique (le bonhomme a toujours un coup d'avance, l'arme qui fait boom, les yeux cernés de noir au début et les cheveux longs pas loin du carde) qui tire la tronche tout du long (et on le comprend!). C'est d'ailleurs le seul personnage réellement sérieux du métrage, tant chacun y va de sa blagounette. Surtout le Faucon et Black Widow!
On a évidemment droit aux problèmes de Cap pour s'adapter au monde actuel, ça se tient, ça émeut parfois (Ah, Peggy...), ça fait un running gag rigolo, même s'il s'est au final rapidement mis au goût du jour. Le fan-service est également là avec quelques petits clins d'yeux à Stark, Banner... Et Stephen Strange!! Il est mentionné à une reprise, et on sait que Marvel a pour ambition de faire un film, mais c'est la première fois qu'on en entend parler... Ce qui amène à un défaut récurrent des films post-Avengers...
Avengers rassemblait une équipe de super-héros dans un film aux enjeux planétaires (voire galactiques!), ils devaient se serrer les coudes et ça a donné lieu à des scènes démentes et jouissives... Du coup... Passer après un tel film à des histoires solos choque un peu. C'était le cas pour Iron Man 3, je suppose que pour Thor 2 également, c'est pareil pour Cap 2. Il n'est justifié à aucun moment que les autres héros n'interviennent pas. On aurait pu penser que le SHIELD enverrait Iron Man pour déssoûder Cap par exemple ou inversement que Steve demande de l'aide à Stark!
C'est comme s'il manquait un petit élément pour atteindre l'excellence. Alors évidemment, il y a les histoires de contrat, c'est la vie, mais ils ont voulu créer un univers partagé et relié, ce qui créé des flous scénaristiques maladroits.
C'est finalement ce défaut qui me fait penser que les films post-Avengers sont assez limités, ils n'apporteront pas autant de fan-service ou d'extase, jusqu'à Avengers 2. Ce point mis de côté, Captain America 2 reste sympa, un peu longuet par moment, mais je le reverrai avec plaisir.