Depuis quelques années, Marvel signe une véritable invasion dans les salles obscures. Et cela va encore s’accélérer. L'inspiration manque cruellement depuis plusieurs films et le débarquement de la série "Agents of SHIELD" n'a pas amélioré cela, bien au contraire. L'idée de lier les aventures des différents héros de la franchise est excellente. Faire évoluer une grande intrigue par les histoires isolées. Le résultat n'est finalement pas probant car les films trop inconstants. Le premier volet d'Iron Man avait signé un départ sensationnel terriblement terni par le suivant. Hulk ne fût ni incroyable ni mémorable dans les mains d'Ang Lee ou de Letterrier. Le premier opus de Thor était assez divertissant. Mais la première apparition du First Avenger, Captain America, fût un gros échec. En 2012 la réunion de tout ces héros à réussie son tour de force et probablement lancé ce débordement d'hommes en collants. Depuis c'est moins brillant, surtout distrayant. Pour le troisième du nom, Shane Black a signé un Iron Man sympa mais pas révolutionnaire. Thor, lui, est revenu avec moins d’efficacité. Le scénario de ce deuxième Captain America redonne un peu de rythme, même trop, à l'univers Marvel.
Après les mots, l'action. "le soldat de l'hiver" en déborde. D'abord des petites facéties amusantes mais faciles pour s'échauffer. Puis dans un gros bolide, Black Widdow pleine de classe conduit Steve Rogers au combat. La première bataille les amènent dans un navire, scène captivante et proche du plan séquence. L'intensité ne baisse jamais et ça en devient même grotesque. Les combats sont beaucoup trop chorégraphiés et surtout hyper exagérés. Trop de salto, tue le salto. Survitaminée, l'action est plaisante et donne un rythme fort au film mais c'est très décontenançant. Toute fois bien moins absurde dans les effets visuels que le premier volet. "First Avenger" abusait grandement de ralentis et d'effets-spéciaux surfaits.
L'intrigue prend plutôt le temps de se poser. Bien qu'elle ne soit absolument pas originale elle calée sur un parfait tempo, pas de creux ou d'énervement soudain. La construction du scénario est très quelconque. La théorie du complot ne surprend jamais. La fuite interne est vite repérée et les conclusions du film pressenties. Cependant l’audace de traiter la compromission du SHIELD de façon aussi allégorique est remarquable. Le rapport avec la CIA est troublant. Le discours politique sur la traque au terrorisme au dépend de la liberté vire à lapalissade mais reste honnête. Surtout venant d'Hollywood cela est notable. Et pour la première fois, cette aventure Marvel met en avant les relations. Si les couples Stark / Pepper et Thor / Jane sont relativement touchants, l'amitié entre Natacha et Steve apporte de la fraîcheur dans sa simplicité.
Scarlett Johansson crève franchement l'écran, une fois encore. Elle montre Natacha Romanoff sous un angle plus léger et empathique. Vive et fière allure entre scènes de combats pleines de souplesse et mimiques amusantes.
"Captain America, le soldat de l'hiver" est au contraire de son prédécesseur, ultra moderne. Très convenu mais efficace. Incroyablement dynamique mais aussi abusif dans la mise en scène.