Here I come to save the day!
Par OhCaptainMyCaptain
Il y a eu les X-men de Singer, le Batman de Nolan, le Watchmen de Snyder et Les Vengeurs de Whedon. Nous pouvons désormais ajouter comme référence du genre le Captain America des frères Russo.
Très bien ficelé en stand-alone, mais surtout énorme par son impact au sein de la phase 2 de l'univers cinématographique Marvel Disney. Des performances d'acteurs exceptionnels, surtout de Samuel L Jackson (Nick Fury, comme d'habitude), d'un Robert Redford (Alexander Pierce) charismatique et pragmatique en représentant américain au Conseil de sécurité de L'ONU et d'un Chris Evans (sûrement aidé par son travail sur son rôle dans Snowpiercer) ayant enfin pris la dimension de son rôle, devenu plus profond depuis les Vengeurs, se rendant compte de sa non-place dans ce nouveau monde.Un point encourageant également à remettre à l'agent Sharon (on taira ici son nom, le film faisant en sorte que Captain ne fasse pas encore le lien) qui mérite d'être plus exploité (surement dans Captain America 3) de par les qualités de la petite nouvelle Emily VanCamp.
L'apparition brève de l'agent Carter vieille (Hayley Atwell, divine) est un très bon clin d'oeil terriblement émouvant, à mettre en relief avec la baffe monumentale de Jane Foster (Natalie Portman) & Thor (Chris Hemsworth) dans Thor: Le Monde des Ténèbres. Son grimage est d'ailleurs du plus belle effet (prend ça, prothèse dégueulasse de Guy Pearce dans Prometheus).
Niveau mise en scène, le fait de ne pas dévoiler trop tôt l'identité du Winter Soldier, y compris celle de son commanditaire, et d'expliquer via flashback (qui n'est pas trop lourd ni insistant, c'est à souligner) pour ceux qui n'ont pas suivi le premier film est salutaire. Les deux scènes post-génériques sont importantes, n'oubliez pas de rester dans votre siège, l'une préparant Avengers: Age of Ultron (2015), l'autre préparant Captain America 3 (sans titre actuellement, 6 mai 2016).
Du point de vue de la musique, Henry Jackman (aucun lien avec Hugh) fait du très bon boulot. Le fond sonore de la course poursuite Captain/Winter Soldier et les violons qui déraillent, ainsi que le thème du Winter Soldier (très western modernisé) et celui de l'unité d'élite du S.T.R.I.K.E sont un modèle du genre.
Une immense claque, de par un scénario à couper le souffle et des effets visuels d'une rare qualité. On en ressort avec nos bases complétement détruites par une fin plus qu'inattendu (un clin d'oeil à Pulp Fiction en prime), quelques réponses à certaines questions en suspens depuis les Vengeurs et des réponses à la série Agents of SHIELD, et un regard vers l'avant pour les Vengeurs 2 et Captain America 3, et des petits débuts de fondement sur la phase 3 (voire un rapprochement d'univers partagé avec Sony?). A noter l'apparition de personnages des divers films qui permet de mettre en relief leur rôle dans les différentes organisations une fois que la vérité éclate.
Un scénario qui justifie la fin du honteux Iron Man 3 (merci le petit clin d'oeil de Cobbie Smulders a.k.a Robin pour les HIMYMistes) mettant en relief un probable point de départ pour les Vengeurs 2. A moins que l'ajout d'une nouvelle strate par Les Gardiens de la Galaxie (13 aout 2014) plus tard cette année ne revienne encore redistribuer des cartes sur une phase 2 complètement remise en cause.
Peut-être trois défauts, s'il en faut, à relever: L'absence d'Hawkeye (Jeremy Renner), pas justifiée alors que Black Widow (Scarlett Johansson) est là, et l'explication, bien que réussi, de l'arrivée du Faucon (Anthony Mackie), qui est beaucoup trop courte pour la compréhension du public. Peut-être aurons-nous la chance d'avoir dans le DVD la fameuse scène où Rogers et Natasha vont chercher ses ailes. Certains diront que ces deux problèmes sont liés, les décideurs Marvel-Disney auraient eu trop peur que le grand public confonde Hawk et Hawkeye... Paye ton grand public, vu qu'il a déjà aimé Iron Man 3 en masse...
Le dernier défaut n'est pas inhérent au film mais plus par l'univers Marvel. Le problème est commun à tous les films de la phase 2, parce qu'une fois les Vengeurs formés, il reste surprenant que dans chaque film individuel, pour des menaces équivalentes ou plus importantes que Loki (Tom Hiddleston) et les Chitauris (Thor 2 notamment et surtout), les héros se retrouve seul à les gérer, sans même un caméo ou aide des autres Vengeurs. C'est justifiable dans une logique de continuité, moins dans une logique de scénario. Cela reste cependant secondaire. Et de façon lié, vu les conséquences du film sur l'organisation du SHIELD, pourquoi aucune apparition des personnages principaux de la série d'Agents of SHIELD, même en arrière-plan? L'absence de Coulson (Clark Cregg, comic relief de la phase 1, chéri par les fans) est légitime (mort dans Avengers, ramené à la vie étrangement, ce qui fait qu'aucun des super-héros n'est au courant), mais un Agent Ward ou une Agent May (les deux agents de terrain principaux de la série) n'aurait pas fait tache. D'autant plus que l'agent Sitwell apparait... La suite de la série montre néanmoins la difficulté qu'auraient eu les réalisateurs à les mettre en scène explique a posteriori cette absence.
Aussi, amis américains, si vous voulez engager des acteurs pour jouer des pirates français, ne prenez pas des quebécois, c'est peut être plus facile matériellement, mais cela fait très mauvais genre et cela passe mal pour nous Français qui regardont le film. Au delà de cela, le français de Chris Evans est très bon!
En résumé: ne croyez jamais en avoir fini avec vos vieux démons (cela vaut aussi pour n'importe quel d'entre nous, et la planête entière). En un mot: Epoustouflant. Comme annoncé plus haut, le film se place directement dans les références des films super-héroiques et, dans le même temps, dans les références de votre serviteur. Après un premier film tant décrié (pas forcément à raison) et une notoriété peinant à sortir des frontières américaines, Captain America tient enfin un vrai film qui le place aujourd'hui au coté d'Iron Man et de Spiderman dans les super-héros Marvel les plus populaires dans le monde.