La suspension volontaire de l'incrédulité, c'est cette opération qui consiste à accepter que la réalité ne soit pas la même dans une œuvre de fiction. Ce serait bête en effet de regarder un Marvel et de dire "Oh mais c'est nul, les super-héros ça n'existe pas!"
Le problème, c'est que pour suspendre son incrédulité, il faut que le monde créé dans l’œuvre de fiction soit cohérent.
Et voilà le premier gros problème de ce film, problème qui hélas est présent dans d'autres productions Marvel. Ils ont en effet tendance à faire une surenchère de pouvoir et de résistance de leurs superhéros, au point que techniquement, personne ne devrait pouvoir leur résister une seconde. Sauf qu'ils gardent des méchants qui affrontent physiquement et directement ces héros, sans prendre la peine de donner une justification à la force de ces méchants.
Dans les premières minutes de ce film, Captain America, un humain vivant dans notre monde, fait un piquet dans l'eau depuis plusieurs centaines de mètres de haut. Ça n'a beau être que de l'eau, je vous conseille de ne pas faire la même chose.
Résultat : si son corps était aussi résistant, je ne sais même pas s'il devrait craindre les balles, et seuls les combats avec le soldat de l'hiver sont crédibles.
Après, la première partie du film est quand même sympathique. Mais vers le milieu, on se rend compte que (spoiler du scénario pourri) : les méchants qu'on croyait battus ne le sont pas, et en fait ils ont réussi à s'infiltrer chez les gentils et les ont mené par le bout du nez depuis des dizaines d'années, à tel point qu'apparemment, y'a plus aucun gentil maintenant!
Enfin si, à la fin on se rend compte qu'il reste quelques gentils, tous les gens inutiles et sans pouvoir, qui obéissent aveuglement à leur hiérarchie quand on leur demande de butter les leurs...
C'est dommage, parce que l'idée aurait pu être intéressante si ça n'avait pas été autant abusé et autant cliché. Et bien entendu à la fin, les gentils gagnent, on a des twists qui n'en sont pas puisque c'était gros comme une maison, avec le pouvoir de l'amitié tout ça tout ça... Et putain, le Soldat de l'hiver apparaît trois fois, il porte un masque la première fois, il tombe la deuxième, et comme maintenant on sait qui c'est bah il n'en porte pas la troisième fois! Non seulement c'est complètement con, mais en plus merde quoi, le Soldat de l'hiver il était hyper-classe, mais il est super moche en fait!
Bon après le message du film sur la privation de liberté, le danger des nouvelles technologies et d'arrêter les criminels sur la base de probabilités, il est bien, c'est vrai. Le film est bien rythmé et les scènes d'action ne sont pas mauvaises, on va dire que ça sauve un peu le truc. Mais ce scénario est un peu trop gros quand même...