O Captain, my captain !

Sans condescendance ni verbeuses explications, Captain Fantastic nous tend un miroir, à nous petits rouages d'une société qui nous dépasse et nous contraint à continuer inlassablement de tourner.
Ce miroir c'est une petite famille pas comme les autres, où l'on a choisi de mettre en oeuvre un développement de l'enfant alternatif, où l'isolement semble être la clef.

Un drame familial, l'élément perturbateur, va conduire un père et ses enfants à se confronter au monde extérieur. Contrairement à la plupart des films moralisateurs, catégorie dans laquelle on pourrait hâtivement classer Captain Fantastic, la confrontation tantôt drôle, tantôt dramatique entre ces deux univers n'a pas pour but de nous faire prendre parti, juste de nous faire comprendre qu'un juste milieu existe et est possible entre ces deux extrêmes.

Pour sortir du discours du film et considérer la partie technique : la réalisation est excellente (merci le chef opérateur), la direction d'acteur particulièrement réussie et les différents personnages très bien écrits. Viggo Mortensen, comme à son habitude habité, campe un père de famille partagé entre la douleur, la culpabilité, la complicité et l'amour qu'il porte à ses enfants et pourrait justifier à lui seul le visionnage du film.

Une excellente surprise.