Viggo e(s)t Bo
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Il y a dix-huit ans, Ben (Viggo Mortensen) et Leslie ont quitté le monde pour bâtir une utopie philosophico-anarchiste dans une ferme, puis, au fond des bois, au sens littéral de l'expression. Six enfants leur sont nés. Sous la férule bienveillante et implacable de Ben, ils cultivent corps et esprit. Le corps par la gymnastique, les arts martiaux, l'alpinisme et l'endurance. L'esprit par l'étude, commenté et disputée, des grands auteurs. Ils chassent en meute, retrouvant les gestes ancestraux et les rites animistes des peuples premiers.
Or, la construction vacille. L'ainé prépare son entrée à l'université. S'il est doux de fuir un monde exécrable, il est impossible de vivre sans l'avoir connu. Le cadet est las des exercices physiques, son corps ne suit plus. Leslie est malade. Leslie est hospitalisée, Leslie se donne la mort. Ses dernières volontés prévoient danses et chants autour de sa crémation, puis la dispersion de ses cendres dans des toilettes publiques. Son père prépare des funérailles catholiques. L'affrontement est inévitable. Le choc sera rude, non seulement entre Ben et sa belle-famille, mais aussi pour ses enfants confrontés à une Amérique contemporaine qu'ils ne connaissaient qu'au travers des critiques de Noam Chomski.
Matt Ross signe le scénario et la réalisation. Pour son premier film, le résultat est bluffant. Les personnages sont attachants, parfaitement écrits et dirigés. La belle-famille est traitée avec mesure, le grand-père est riche, catholique et autoritaire, mais saura transiger.
Pour autant, il est difficile de sortir d'une utopie. Le scénariste hésite entre le drame, la fuite ou la chute. Ben vacille, louvoie entre révolte et soumission. Rêve-t-il le retour de ses enfants ? La scène de la crémation est magnifique, il y trouvera une dernière joie.
Utopie : Construction imaginaire et rigoureuse d'une société, qui constitue, par rapport à celui qui la réalise, un idéal ou un contre-idéal.
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Créée
le 19 févr. 2018
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