Elle est la clé qui pourra permettre la victoire face à Thanos mais avant cela, Marvel Studios nous proposent de découvrir, un mois avant l'ultime bataille, les origines de sa nouvelle super-héroïne, Captain Marvel, première femme à porter un film du MCU entièrement sur ses épaules et ouvrant la voie à d'autres figures féminines fortes pour les futures années dont prochainement Black Widow.


Teasée lors de la scène post-générique d'Infinity War, il était impensable de manquer l'aventure en solo de Carol Danvers qui, en plus de nous préparer à l'arrivée d'une guerrière surpuissante, promettait des éclaircissements sur la formation du SHIELD avant l'Initiative Avengers. Des engagements qui donnaient de l'espoir et qui laissent finalement les fans sur leur faim.


Captain Marvel échoue sur pratiquement tous les tableaux. Que l'on s'attarde sur l'imagerie, le ton ou l'échelle, il est le plus banal de tous les films produits par le studio ces dernières années. C'est simple, on a l'impression d'être revenu 6 ans en arrière quand Kevin Feige se creusait la tête pour rebondir sur le phénomène Avengers et donner une trajectoire à sa franchise.


En terme d'univers, Captain Marvel fait du sous-James Gunn en permanence (inutile de parler de la réalisation aux abonnés absents de Ryan Fleck et Anna Boden), étant totalement quelconque dans son esthétique et, faute de délai/budget faut-il croire, accumulant les péripéties et les objectifs dépassant à peine l'ampleur d'un épisode filler de Star Trek. L'envie de placer l'intrigue dans un contexte nineties n'apporte rien à part une blague sur le temps de chargement d'un ordinateur et quelques chansons de l'époque. C'est encore pire du côté de l'aviation ou de l'entraînement militaire, aucune exploitation ou si peu alors que ces domaines sont ce qui conduira Danvers à trouver sa voie. Quelques éléments avaient du potentiel (la sélection des souvenirs, comme si le film cherchait lui-même les flashbacks, bien que ça soit surtout pour faciliter l'exposition, tout comme la moitié des dialogues pétés de la première heure) mais ne sont même pas retenus en fin de séance tant ils sont superficiellements utilisés.


Le choix de raconter cette origin-story par un personnage déjà super-héroïque (du moins, à un certain degré) à la recherche de sa mémoire faisait espérer du neuf mais ne sert que d'excuse pour cacher la flemmardise du script qui accouche des rebondissements les plus clichés du monde dans un film qui ne repose quasiment que sur eux. Nous aurions presque pu pardonner ces twists fainéants si le personnage central se posait des questions vraiment conflictuelles en en apprenant davantage sur son passé mais toute cette partie est totalement survolée.


Les deux vies qu'elle a vécu, la race à laquelle elle s'identifie le plus désormais, le rôle qu'elle tiendra au sein du Cosmos, on ne se concentre jamais là-dessus, rendant l'évolution de Danvers mécanique au possible.


Notre super-femme n'aura d'ailleurs que les 10 dernières minutes pour s'imposer et prouver ses capacités durant le (trop court) climax. Elle est censée posséder une force surpassant celle de tous les êtres vivants mais nous n'en profiterons pas avant le final d'un blockbuster plus timide que prévu sur l'action pop-corn. Peu de personnages (lors des combats j'entends), peu de décors, peu de grandeur, peu de folie, l'ensemble est un peu chiche et ne s'intéresse pas plus aux liens avec les précédentes productions Marvel (Lee Pace et Djimon Honsou n'ont rien à jouer, le SHIELD se limite à deux bureaux et une dizaine de membres).


L'humour n'est pas dingue non plus. À force de répéter la même recette, les scénaristes vont jusqu'à copier leur propre travail (notamment un gag de fin repris des Gardiens de la Galaxie) et ont de plus en plus de mal à nous surprendre. Exemple évident, le chat Goose n'est là que pour faire grimper l'attente du public jusqu'à ce qu'il nous dévoile sa particularité en tant qu'extra-terrestre et le résultat est à l'image du film, paresseux, tellement réchauffé et sans idées.


Pour leur premier retour en arrière depuis Captain America : First Avenger, Marvel déçoivent en ne donnant que le service minimum. Nous ne sommes en fait pas plus impatients qu'en 2018 de voir Captain Marvel intégrer les Avengers dans Endgame, le personnage ayant dévoilé trop tardivement son potentiel et ayant encore du chemin à faire pour être à la hauteur de ses homologues.

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le 9 mars 2019

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Walter-Mouse

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