La folie me dérange et l’injustice me révolte. Je ne pouvais donc pas passer à côté de « Captives » dont la bande annonce est venue à plusieurs reprises me titiller sur les réseaux sociaux. En fait, ce qui nous dérange nous attire en même temps, n’est-ce-pas ? Je n’ai pas toujours compris ce que le réalisateur me donnait à voir, car, ne connaissant rien à l’histoire du « bal des folles », j’ai dû parfois décrypter certaines scènes. Mais le propre d’un bon film n’est-il pas d’inviter le spectateur à y mettre un peu du sien ? J’ai été embarqué dans l’atmosphère un peu oppressante de "Captives" et j’ai apprécié qu’on n’en rajoute pas trop sur les scènes de violences auxquels je craignais d’être confronté. Filmées en gros plan et sans fard, les actrices jouent juste et le casting est judicieux. J’ai particulièrement aimé le personnage de la pianiste Hersilie Rouy, incarné par la majestueuse Carole Bouquet (et oui, je suis fan !) qui m’a incité à découvrir sa véritable histoire en revenant chez moi. Elle incarne à elle seule ce double mouvement, folie et injustice, dont ont été victimes nombre de ces femmes, incarcérées sans raison médicale et contre leur gré, souvent pour le bénéfice d'un parent qui voulait s'en débarrasser à bon compte, et qui ne pouvaient alléguer de leur bonne foi, sans s’attirer en retour la preuve même de leur délire de persécution.