Carandiru (2003) est l’adaptation du best-seller "Estação Carandiru" ("Carandiru Station") de Drauzio Varella. Ce scientifique & écrivain a travaillé bénévolement pendant près de 12ans à la prison de Carandiru à São Paulo, afin de lutter contre la propagation du sida qui sévissait parmi les détenus. Son livre raconte son histoire, ce qu’il a vécu de l’intérieur et les souffrances endurées par les prisonniers. Mais il raconte aussi comment la plus grande prison d’Amérique latine (opérationnelle pendant plus de 45ans, elle a compté jusqu’à 8000 prisonniers pour une capacité de 4000 !) a été le théâtre d’un massacre en 1992 (111 prisonniers furent tués par les forces de l’ordre lors d’une rébellion).
Héctor Babenco en a retranscrit une œuvre douce-amère, qui nous invite à découvrir cet univers surpeuplé, à travers de nombreux flash-back. On a parfois l’impression que le réalisateur dépeint d’une trop belle façon pour être vraie les détenus, parfois emprisonnés pour meurtres. Le résultat final parait hypocrite à trop vouloir humaniser ces taulards. Concernant l’émeute qui marquera à jamais l’histoire du pays, elle n’apparaît qu’à la toute fin et semble avoir été bâclée, dommage.
Le film avait un certain potentiel, mais l’image qu’en donne le réalisateur ne convainc pas, on préfèrera plutôt se replonger dans le livre d’origine.
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« Laissez tomber docteur. Moi j’ai le sida, à force d’enculer tout ce qui passe. »
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