Cette nouvelle production NETFLIX, a au moins le mérite de renouveler le genre du film d’apocalypse zombie, en y insufflant une bonne dose de citation au cinéma australien de genre avec comme décor le grand Bush – ni père, ni fils hein…désertique du pays-continent avec ses espaces à perte de vue.
Réalisé par deux illustres inconnus, Ben Howling et Yomlanda Ramke, qui, avec l’appui financier du géant américain, reprennent en version longue un court-métrage qu’ils avent mis en scène n 2013, Cargo est un en plus d’un survival habile et novateur ne se contentant pas de réutiliser les éternels clichés d’un genre qui depuis le remake du Dawn of the dead de Zack Snyder, n’a à peu près donné que des séries Z sans intérêt, une intéressante réflexion sur le retour à la nature, pas trop pompeuse dans le registre écolo-bobo, mais plutôt pensée et étayée par des propos intelligents.
On trouve l’excellent Martin Freeman, Dr Watson de la série Sherlock et Bilbo de la trilogie hobitienne de Peter Jackson au casting et quelques figures peu ou pas connues comme Anthony Hayes l’un des membres de la famille de braqueurs du Animal Kingdom de David Michôd et Susie Porter, vue dans plusieurs séries télé.
Sans révolutionner le genre, ce film a au moins le mérite de tenter de le renouveler en y insufflant une recette implacable faite de citation à tout ce qui peut faire penser au cinéma de qualité ayant pris comme décor le grand Bush Australien. On pense à Peter Weir et La Dernière Vague, au Walkabout de Nicolas Roeg également, pour le côté road-movie initiatique en pays aborigène, mais également au survival bestial Wolf Creek avec son chasseur dégommeur de zombies qui fait un peu penser au personnage interprété par John Jarratt dans la franchise créée par Greg McLean.
Tout ça est impeccablement mis en image, avec un vrai souci de mettre en valeur les magnifiques paysages australien avec utilisation de plans larges et prises de vues aériennes du meilleur accabit. Les deux réalisateurs apportent même quelques vraies idées de mise en scène novatrices qui donnent au film une dimension réflective intéressante et tout sauf démagogique, car revenant à quelques fondamentaux non diligentés par une certaine idéologie dominante.
Sans obligatoirement chercher à bouleverser les données du film de zombies, ce Cargo est au moins une vraie tentative de renouvellement doublé d’une réflexion pas idiote, qui en fait à mes yeux le meilleur opus du genre vu, depuis bien longtemps.