Un film resté longtemps invisible en France, à cause d'un conflit avec les ayant droits de Meilhac et Halévy, les auteurs du livret de l'opéra, qui avaient peu apprécié cette adaptation. Par contre, je ne sais pas les détails de l'affaire (en particulier si cela ne remonte pas au spectacle de Broadway adapté pour le film). La musique de Bizet est évidemment réarrangée (à noter qu'il y a aussi des airs originaux, et que pour ce qui est des arrangements, ça tient plus de la recréation à partir du thème de Bizet que d'un simple arrangement).
Il faut dire qu'après un début assez conforme (la transposition, au départ, est même plutôt habile), l'histoire part dans une toute autre direction, oubliant quelque peu cette transposition.
Le film est situé dans une base américaine à la fin de la seconde guerre mondiale, mais la reconstitution (notamment les costumes féminins) est approximative. On oublie, c'est plutôt bien mené et interprété.
A noter que Belafonte et Dandrige sont doublés, pour le chant, par des chanteurs lyriques (Marilyn Horne, alors débutante, pour elle).
Et on notera qu'un film au casting quasi entièrement composé de Noirs, c'est quand même assez audacieux à l'époque (du moins pour une production hollywoodienne de ce type).
PS Le résumé présent ici est erroné : pas d'usine d'armement (d'ailleurs une usine d'armement dans une caserne ou une base militaire, c'est absurde). Carmen est plieuse de parachutes.