Sorti aux États-Unis une année, quasi jours pour jours, après Vendredi 13 et à peine une semaine après Le tueur du Vendredi, le sympatico Carnage aka The Burning peut se targuer d'être le premier slasher à reproduire une formule, ici l'horreur en camp de vacances, de manière si ostensible, ne l'empêchant en aucun cas de posséder son charme, notamment dans son mélange des ambiances: l'histoire glauque du moniteur tyrannique Cropsy (d'un faciès à faire peur même avant son accident), dont le premier meurtre renvoi à Maniac, se télescopant dans un teen movie potache estival.
Là où le premier Vendredi 13 (comme son rip-off, Bloody Murder) se concentrait sur les préparatifs, c'est en pleine saison que ce déroule l'action de Carnage nous permettant donc de suivre une partie du séjour de jeunes vacanciers (dont au moins un acteur plus âgé que son mono) avec tout ce que cela implique en terme de drague approximative, plaisanteries lourdingues et de chamailleries, rendant l'ensemble plaisant à suivre, alchimie du groupe oblige, auquel s'ajoute un bref, mais ludique, aspect Copain des bois (la construction d'un radeau de fortune pour quitter l'île). A ce titre, la séquence des canoës sur fond de country témoigne probablement de l'éclate qu'a pu être le tournage dans ces conditions et il est évident que le casting apporte rétrospectivement une dose de sympathie en plus, entre Holly Hunter, Fisher Stevens et George Constanza.
Signe extérieur d'originalité notable, pas de final girl pour l'occasion, mais un jeune homme introverti du nom d'Alfred, ennuyeux au possible, gaulé en début d’aventure en train de mater sous les douches des filles (un histoire co-signée Harvey Weinstein, véridique!). Le point faible d'un film heureusement bien servi par sa partie horrifique, avec pour point culminant la "fameuse" séquence du canoë à la dérive d'une tension à justifier à elle seule la réputation du métrage: si certains effets gores ont morflés et que tenir debout sur une telle embarcation relève de l'impossible, la surprise a dû être telle (la fin de Vendredi 13 puissance 10) en salle qu'il est compréhensible qu'elle ait su marquer durablement les amateurs de gores.
La cerise sur un Carnage qui souffre malheureusement d'une dernière partie (de cache-cache) en partie centrée sur Alfred qui se révèle à l'image de ce dernier, mollassonne, alors que suivre les survivants eut été probablement plus trépidant, même si la fin avec Cropsy plein écran avec son chalumeau apporte une dernière note destroy à l'ensemble. Et c'est tant mieux.