Carnage s’inscrit dans la lignée des slashers qui avaient pour décor le camp de vacances avec son lot de jeunes écervelés et caricaturaux qui deviennent la proie d’un tueur à série. Bien entendu, le premier film qui nous vient à l’esprit est Vendredi 13, sorti en 1980, dont le succès a clairement lancé cette mode. Les films durant la décennie se sont enchainés avec les différentes suites du premier film mais aussi plusieurs copies similaires avec entre autres Massacre au camp d’été en 1983 ou encore ce Carnage en 1981. Ce dernier n’est pas le plus connu mais il mérite néanmoins le visionnage même si la recette est éculée et tout cela sent le réchauffé. On passe globalement un bon moment devant ce nouveau long-métrage prévisible pourtant un poil frustrant. Un ancien surveillant d’un camp de vacances, victime d’une mauvaise blague, va se retrouver brulé gravement et va chercher à se venger suite à cet accident plusieurs années plus tard en retournant dans ce même camp. Ce n’est pas l’histoire qu’on vient chercher avec ce genre de film mais bien le plaisir coupable dans les scènes de tuerie de ces victimes débiles et énervantes. Malheureusement, le film prend trop son temps à nous présenter ces mêmes jeunes stéréotypés et sans grande profondeur. Le film parvient pourtant à maintenir le suspense sur la destinée de ces personnages. Il est juste dommage que le film peine véritablement à se lancer et traine en longueur. Même si celui-ci instaure une atmosphère glauque à travers les yeux du tueur qui épie ses futurs victimes, on ne peut s’empêcher de tomber dans un ennui certain tant les attaques tardent à venir. Le film se donne la peine de vouloir raconter quelque chose mais cela ne sert à rien, ce ne sont pas les dialogues insipides qui vont aider à nous accrocher. Les scènes sont souvent pathétiques mais finalement cela apporte une certaine naïveté propre à l’époque. De plus, on peut se monter quelque peu étonné par l’introduction de son antagoniste, présenté comme une victime avant de vite tourner en tueur impitoyable. De plus, le décor urbain contraste avec les décors forestiers habituels du camp de vacances. Evidemment, on va vite retrouver cet environnement, cette ouverture en ville est éphémère et ne sert que de prétexte pour notre tueur pour démarrer sa folie meurtrière. Cependant, au lieu d'enchainer rapidement, le film tombe dans le quotidien insignifiant des jeunes du camp de vacances avec ses dialogues plats mais qui prêtent à sourire. C’est l’occasion de retrouver des têtes connues du petit et du grand écran alors au début de leur carrière. On y retrouve en effet Jason Alexander connu notamment pour son rôle dans la série Seinfeld, Fisher Stevens aperçu récemment dans la série incroyable Succession mais on retiendra surtout la présence d’une jeune Holly Hunter qui connaitra une ascension à Hollywood avec plusieurs films (La Leçon de Piano, Copycat ou encore plus récemment Batman vs Superman). Après ces différents passages, le film nous rappelle bien qu’on est bien dans le registre de l’horreur avec des premières scènes de meurtres. Les maquillages sont bien réalisés et sanglants, on y retrouve le travail de Tom Savini, une des figures dans le domaine notamment dans les années 80 (déjà à l’œuvre sur Vendredi 13 mais également sur Creepshow ou encore Le jour des morts-vivants). Dans sa deuxième partie, le film se montre plus satisfaisant et conforme à ce que l’on est en droit d’attendre d’un tel métrage. Il nous offre son lot de meurtres même s’ils n’ont rien d’original avec un dénouement plaisant qu’on aurait pourtant aimé plus long. On en regrette à nouveau cette première partie beaucoup trop bavarde. Et si globalement le film est finalement un ersatz de Vendredi 13 tant il reprend trop facilement les mêmes ingrédients avec une intrigue globalement similaire, il ne tombe pas dans le ridicule et assure l’essentiel. Ce manque de prise de risque et ce sentiment de déjà-vu explique en grande partie que le film soit vite tombé dans l’anonymat. Certes vite oubliable mais pas dénué d’intérêt en tout cas pour les fans du genre.