Polanski nous emmène dans un huis clos inspiré de la pièce "le dieu du carnage" de Yasmina Reza..
Ce genre d'exercice peut vite devenir barbant, et se prête plus à du théâtre qu'à du cinéma.
Oui mais..
Avec un tel quatuor, Polanski touche là où cela fait mal..
L'histoire est d'une grande banalité, un gamin insulte l'autre, et du coup l'autre le frappe "volontairement" ..
Les parents décident de se rencontrer pour calmer le jeu..
Et là c'est un jeu de massacre, c'est un carnage, c'est juste ce que la société met en avant tous les jours dans les faits divers, à savoir, la non responsabilisation des hommes et femmes devant les événements..
A savoir une formidable lâcheté, et une manière de juger les autres en oubliant de balayer devant sa porte..
A l'arrivée, cette histoire de deux couples est d'une cruelle vérité, et est un reflet criant de la vie..
Ne pas assumer ses actes et mettre tout sur le dos des autres, un formidable exercice de style que tout le monde pratique..
L'égoisme de chaque personne devant leur mesquins problèmes, alors qu'à un moment donné, il devrait juste se poser la bonne question.. Pourquoi nos gamins ont fait ça ??
Jody Foster en miss perfect, qui en fait est une espèce de psychopathe de la rigidité
Kate Winslet qui se préoccupe plus du hamster qui s'est retrouvé dehors que de son "sauvage" de fils qui a défiguré un autre gamin..
John C.Reily en Monsieur Bricolage propre sur lui, qui a une mère qui lui bouffe sa vie, et qui a heureusement un Whisky 18 ans d'Age.. ouf on a évité le pire..
Et enfin je garde le meilleur pour la fin celui qui crève l'écran, j'ai nommé Christoph Waltz, extraordinaire en avocat accroc à son portable, qui se fout de sa femme "Toutou" et qui traite une histoire pas très nette de laboratoire pharmaceutique...
Et oui Carnage, c'est chaque minute de bonheur ou de malheur, avec des priorités à déterminer..
Carnage, c'est encore une fois un tableau peu reluisant de deux couples qui pourraient être nous, les autres..
Car notre société est un carnage ou l'égoïsme prédomine, et ou le sens des responsabilités de chacun et chacune devient aussi rare que le pétrole dans les sous sol de Paris...
Un Polanski qui fait fortement Grincer des dents..
Mais que c'est beau deux couples qui s'aiment ..