Passionnant voyage aux côtés du jeune Ernesto Guevara et de son compagnon de route Alberto Granado, « Carnets de voyage » est un film presque simple, mais c'est aussi sa grande qualité. Celui-ci a beau dire beaucoup de choses, évoquer la pauvreté en Amérique Latine, poser un vraie réflexion sur les espoirs et interrogations des deux héros, il n'en est pas moins clair, intelligent et même parfois très drôle, preuve que l'on peut rendre une histoire a priori pas très excitante presque fascinante lorsque on la raconte avec habileté et élégance. Le fait que le personnage principal soit le futur « Che » est presque un détail, et Walter Salles a d'ailleurs la grande intelligence d'y faire le moins d'allusions possibles, l'attachement à ce dernier s'avérant ainsi encore plus aisé. C'est tout simplement un beau film, qui n'hésite pas à mettre en opposition ses deux protagonistes principaux afin de mieux cerner leurs personnalités, à offrir des personnages secondaires aussi variés qu'attachants, le tout sans jamais perdre de vue cette notion du voyage, cet humanisme et ce regard quasi-social qu'il porte sur la période : une traversée à ne pas manquer.