Two Lovers
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Il m'est toujours difficile d'écrire sur un coup de cœur tant cela me paraît subjectif. Ce film m'a profondément touchée. Est-ce juste moi, ou y a-t-il quelque chose d'universel dans sa beauté, sa fragilité, sa justesse ?
Beau tant par la forme (photographie, réalisation...) qui sublime tous les états d'âmes des différents personnages, que par les amours qu'il dépeint. Oui, "les", car il n'y a pas qu'une seule histoire d'amour dans ce film. Il y a l'amour de Carol et Thérèse bien sûr. Un de ceux qui remettent tout en question, qui bouleversent tout sans qu'on puisse rien y faire. Un de ceux qui vous attire puis vous transporte, doux et violent à la fois. Un de ceux dont aucune force de peut vous tenir éloigné. Un de ceux par lesquels on se laisse entraîner, peu importe vers où, parce que, vraiment, peut-on faire autrement ?
Mais il y a aussi l'amour blessé d'hommes trompés, impuissants, résignés ; l'amour d'une mère pour sa fille ; l'amour protecteur d'une ex, d'une amie.
Tous ces chassés-croisés confèrent à ce films sa force et sa beauté
Fragile comme un amour naissant, celui qu'on a peur de gâcher au moindre faux pas. Fragile comme Thérèse, qui cherche ses repères, hésite sur son avenir, ses attirances. Fragile comme l'équilibre entre les convictions de Carol et leurs répercussions concrètes dans la réalité. Rester fidèle à elle-même quitte à perdre ce qui lui est cher ? Ou se trahir pour le garder ?
Les personnages ont ce côté funambule, évoluant sur un fil tendu vers on ne sait où, avançant avec un équilibre fragile en ignorant de leur mieux les risques potentiels. Il sera toujours temps d'y penser plus tard.
Juste d'abord grâce au jeu des acteurs, et surtout des actrices (Cate Blanchett et Rooney Mara sont extraordinaires), grâce à des dialogues réels, poignants. Grâce aussi à une réalisation splendide qui retranscrit l'époque à la perfection et qui sait nous faire entrer dans l'intimité des personnages par le biais d'un photo, d'un silence, nous fait comprendre par de simples regards leurs envies contradictoires, leurs sentiments trop forts pour être maîtrisés, leur indécision et à la fois leur certitude...
Juste aussi car il n'en fait jamais trop. Engagé pour une cause qui n'est jamais nommée, omniprésente et qui pourtant s'efface pour en faire une histoire où il est juste question d'amour.
Est-ce juste moi, ou y a-t-il quelque chose d'universel dans la beauté, la fragilité, la justesse de ce film ? Peut-être un peu des deux, je ne sais pas.
Toujours est-il que "Carol" est de ces films qui -pour peu que la thématique abordée vous parle- vous transporte et vous bouleverse. Un de ces films auxquels on repense encore des jours et des jours après, dont on voudrait garder la magie intacte, qu'on meurt d'envie de revoir mais qui nous rend hésitant, par peur de ne pas retrouver cette même magie. Peut-être était-ce juste la beauté de l'instant, la surprise d'un film dont qu'on ne s'attendait pas à aimer autant...
Il va quand même falloir que je le revois pour savoir...
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Créée
le 22 août 2016
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