Two Lovers
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Il y a beaucoup de raisons qui peuvent nous pousser à voir un film en particulier, des raisons plus ou moins valables. Il se trouve que je ne suis guère amateur de films "portraits", comme les biopics, et que ce film ne passe pas au Pathé de chez moi où je bénéficie de la carte Pass, me privant donc du privilège de la gratuité. Alors pourquoi m'imposer ce visionnage ?
Uniquement parce que j'ai un faible pour l'actrice principale.
Les insensibles se moqueront de ma faiblesse, les autres me diront que c'est normal de s'émerveiller devant Cate Blanchett et je leur répondrais que je m'en fiche de celle-là, c'est Rooney -Lisbeth Salander- Mara que je voulais voir :3. Je craque pour cette actrice et la voir dans un film avec un rôle principal me fait toujours plaisir, comme quand je regarde mes potes jouer au théâtre et que je suis tout content pour eux. Cette base étant posée, vous vous doutez que ma critique reposera sur des critères de qualité bien particuliers.
Carol est une histoire d'amour entre Carol et Thérèse se situant en 1952, époque guère simple à vivre pour les homosexuels. C'est aussi une époque où les personnes aisées avaient une sacrée allure avec leurs beaux manteaux et leurs manières classes. Cette élégance irradie tout le film : la lumière, les cadres, les acteurs d'une infinie justesse, tout respire la délicatesse. Rooney Mara est parfaite pour exprimer avec subtilité les émotions d'une jeune femme peu bavarde mais toute choupi, Cate Blanchett est statufiée dans un état de grâce permanent. Leurs échanges sont très naturels et magnifiés par toute cette tendresse qui englobe un film qui sait prendre tout juste le temps qu'il faut. C'est magnifique, la sauce prend parfaitement.
Au delà de bien présenter une histoire d'amour, on attend aussi le film pour le traitement des problèmes posés par une relation homosexuelle. Il surprend en choisissant de ne pas du tout parler d'homophobie, les personnages n'étant pas particulièrement choqués par une relation entre personnes de même sexe. En revanche les hommes n'arrivent pas à assimiler que les femmes puissent ne pas avoir besoin d'eux, qu'elles se satisfassent entre elles et ne souhaitent pas de compagnie masculine. L'homosexualité des personnages sert en fin de compte surtout un propos féministe, et ce dernier a le bon goût de ne pas tomber dans le piège de la misandrie. Les personnages masculins ne sortent pas de propos désobligeants sur la place de la femme, ils n'ont même pas l'impression de leur causer du tort (en dehors du mari qui agit par désespoir). Ils ont juste intégré l'idée qu'ils devaient s'occuper des femmes sans se rendre compte quand ils se montrent lourds. C'est une belle façon de nous questionner sur notre comportement, délicate et sans l'agressivité dont certains féministes font malheureusement preuve.
Carol est décidément un très beau film. Je regrette simplement sa dernière demi-heure qui traîne pas mal sans avoir beaucoup de choses restantes à raconter. J'ai vu arriver le générique en ayant l'impression qu'il aurait aussi bien pu démarrer 10 mn plus tôt, et l'histoire ne me paraissait pas avoir vraiment trouvé sa conclusion. Dommage, le soufflé est un peu retombé pour moi. Mais je ne peux pas oublier l'aura dont profite ce film. Et pis il y a plein d'apparitions de Rooney Mara dedans, c'est impossible pour moi de ne pas être ravi par ma séance <3 (Pan ne compte pas tout à fait, son rôle était secondaire et moins intéressant).
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Créée
le 4 févr. 2016
Critique lue 433 fois
6 j'aime
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