Une médecin du travail alerte en vain sa direction concernant des pratiques managériales écrasantes, qui sont comme une pression constante sur les employés. Au point qu'il va falloir attendre malheureusement trois suicides pour provoquer une réaction.
Il faut noter que Carole Matthieu est à l'origine destiné à la télévision et que ça serait sur l'insistance d'Isabelle Adjani qu'il a eu une diffusion en salles après son passage sur Arte, ce qui pourrait expliquer la platitude de la mise en scène. Il est cependant intéressant de voir un tel sujet, qui aurait pu être traité dans le cinéma britannique, je pense bien entendu à Ken Loach, en France, sur une actualité un peu trop connue. Celle d'employés qui subissent une pression, au point que ça peut provoquer dépression, burn-out, voire suicides.
En soi, le film est salutaire, porté Lyes Salem, Corinne Masiero, mais j'aurais un sérieux bémol concernant Isabelle Adjani, qui semble comme crispée, avec deux expressions à son actif. Et on sent quand même qu'elle phagocyte l'histoire, notamment tout le passage avec sa fille pour surligner à quel point elle est une mère indigne, qui a fait passer son travail avant sa famille.
Dans un film de Ken Loach, même s'il peut y avoir un côté didactique, ça n'empêche pas par moments quelques instants un peu plus légers. Alors là, n'y comptez pas dessus, car déjà que l'ambiance est très sombre, l'écriture en devient elle-même pesante. Bien que je le répète, il faut parler de ce sujet. Même si ça passe par de gros sabots, notamment toute la fin que je trouve consternante, comme si là aussi Isabelle Adjani ne pouvait s'empêcher de vouloir se faire remarquer.